Une autre matinée avec un autre berger

A notre arrivée sur le Mont Lozère, le berger était en train de ramasser le migou (ce fumier sec très prisé des viticulteurs et maraîchers) dans le parc où les brebis avaient passé la nuit d’avant. Et notre guide-moniteur ne s’est pas contenté d’explications pédagogiques, il a aussi mis la main à la pâte …


Ce jour-là, il ne faisait pas bien chaud ; mais même si ça avait été le cas, les brebis auraient été aussi serrées …


… avant de s’ébranler en direction du circuit de pâtures du jour …


… non sans s’être goinfrées au préalable de sel, éparpillé sur des pierres plates par le berger à leur intention …


… puis le troupeau s’est étalé et la grimpette a commencé.


J’aime beaucoup ces paysages de landes granitiques, entrecoupées de forêts, du Mont Lozère …


… mais je choisis généralement des jours sans vent pour venir y randonner, car il y fait vite frais …


… en particulier quand les nuages se mettent de la partie ! Lorsque nous avons laissé le berger en fin de matinée, il commençait même à tomber quelques gouttes ; dans ces moments-là, je suis souvent bien contente de redescendre vers les vallées, où il n’est pas rare d’avoir 5° à 10°C de plus que là-haut !

L’occasion ou jamais …

Où aller se balader, dans ce pays où rien n’est plat, lorsque l’on a un bras en écharpe et que l’on marche donc avec un équilibre un peu … restreint. La météo annonce « grand beau » et – pour une fois – pas de vent … direction le Causse Méjean pour aller jeter un coup d’oeil au chaos de Nîmes-le-Vieux …


… ça ressemble effectivement bien à un chaos, mais de là à le comparer à une ville en ruines ?
Avant d’atteindre les dédales de rochers torturés, je tombe sur plein de cardebelles …


(on les appelle aussi carline, mais comme c’est un nom que j’associe à mes sous-vêtements thermiques …), que je n’avais vues jusqu’ici qu’en version séchée, épinglée sur les portes des maisons ; elles sont en effet qualifiées de « baromètre du berger ».

De loin, le causse paraît plat, mais il y toujours quelque côteau ou faux-plat à gravir avant d’atteindre le but, et le soleil tape dur ! Ni ombre, ni le moindre petit souffle pour tempérer son ardeur …


Arrivée à destination, le chemin serpentant à travers les fausses ruines révèle quelques intéressants points de vue …



… bref, une curiosité qui mérite le déplacement. Le Causse Noir, lui, a aussi son … Montpellier-le-Vieux ! C’est déjà un peu plus loin, et ce sera pour une prochaine occasion.

Ca faisait longtemps …

… que je ne vous avais pas gratifié de quelques images de moutons. La dernière fois, j’avais accompagné un troupeau dans sa dernière étape de transhumance sur le Mont Lozère ; cette fois-ci, il s’agissait de partager la matinée d’un berger dans le secteur de l’Aigoual. Vingt minutes de marche facile nous ont mené à la bergerie, où nous avons trouvé le berger occupé à prodiguer des soins aux bêtes blessées ; elles marchent tous les jours, et la moindre blessure à une patte risque de s’infecter, entraînant boîtements et difficultés à marcher, et l’animal ne se nourrit plus correctement.


Sur les 10 heures, le troupeau s’est mis en route, guidé par le berger et encadré (voir remis au pas) par les chiens …


Notre groupe avait la consigne de rester derrière le troupeau, afin de ne pas effrayer les animaux (un troupeau de plus de 2000 bêtes qui se débande, je n’ose pas imaginer ce que ça peut donner …)


En montant, nous sommes évidemment passé par des endroits dépourvus d’herbe, car les brebis y passent tous les jours pour aller sur l’un ou l’autre des lieux de pâture.


A ces endroits, le troupeau dégage une poussière considérable, mais il ne s’attarde pas …


… préférant lambiner lorsqu’il retrouve de quoi se mettre sous la dent, ou se désaltérer au passage d’un ruisseau.


Sur le coup de midi, nous avons assisté au phénomène curieux annoncé par le berger : il commence à faire bien chaud et les brebis ont satisfait leur première fringale du matin ; sans aucune incitation de l’homme ni des chiens, le troupeau se met en branle par petits groupes et, à la queue-leu-leu, elles remontent se mettre à l’abri de la chaleur sous les arbres cachés derrière le mamelon.

n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir, et voir la file de brebis

Elle sent bon ma lavande !

Cap sur le Causse de Sauveterre, où le Festival Nature nous conviait à la cueillette de lavande sauvage. Le temps n’était pas trop de la partie …


… de gros nuages gris et même quelques gouttes nous ont accueillis lors de la dernière grimpette qui nous menait du village sur le plateau.


Découverte des étendues typiques du causse, de grandes plaines arides parsemées de cailloux …


… de loin en loin, un arbre est parvenu à échapper suffisamment longtemps à la dent des moutons pour se développer un peu …


… mais il doit alors subir les assauts du climat rigoureux qui prévaut ici : sécheresse, vent et gel se succèdent au fil des saisons.


Mais la lavande, elle, paraît être dans son élément ; tout là-haut, les landes quasiment desséchées se parent de grandes étendues mauves. Il ne nous reste plus qu’à sortir sécateurs ou ciseaux pour passer à l’action. Certains ont fait de beaux bouquets …


… moi, j’ai préféré me concentrer sur la quantité …


… qui s’est transformée en petits sachets qui parfument maintenant les tiroirs de ma commode.

C’était pas le bon jour !

Le thème du jour avait pour titre : « Cheminement photographique sur les pas de R.L. Stevenson », mais la météo avait prévu autre chose … pluie et brouillard sur le Mont Lozère, autant dire pas vraiment les conditions rêvées ! Avant de nous replier dans une salle du Pont de Montvert, nous avons quand même pu visiter ce petit moulin familial très bien conservé …


… qui ne manque pas de cachet, noyé dans la brume.


Puis nous avons passé la matinée à l’abri en faisant un peu de théorie, mais je connaissais déjà à peu près tout ce qui a pu être dit. Après déjeuner (pique-nique en salle, ça manque un peu de charme), la pluie s’est un peu calmée et nous avons osé une sortie dans le village.


Quelques fleurs colorées éclairaient une façade bien terne …


… puis nous avons parcouru le centre ancien, à la recherche de quelques cas pratiques : une belle porte cochère …


… le Tarn juste en amont du pont …


… la tour de l’horloge dans une lumière si peu avenante que j’ai carrément préféré la faire ressortir en sépia.


Bref, une journée en demi-teintes … au propre comme au figuré. Ca aurait pourtant pu être sympa si le soleil avait été de la partie, et que nous ayions pu faire une grande balade en prenant plein de photos sous la houlette des pros ! Certes, je doute fortement d’arriver un jour à la cheville de notre accompagnatrice (voyez son site), mais j’aurais bien aimé pouvoir vraiment travailler sur quelques cas pratiques avec son aide ; espérons que le Festival Nature reprogrammera une sortie de ce type l’an prochain … et que le soleil sera cette fois-ci au rendez-vous …

Toujours plus haut, toujours plus venté …

« Un bol d’air sur le Bougès » s’intitulait la sortie ! Effectivement, il ventait de nouveau bien le jour où nous sommes partis à l’assaut du grand frère du Signal du Ventalon (1350 m) : le Signal du Bougès (1420 m). Heureusement, le soleil était de la partie mais j’aurais quand même préféré que le guide-moniteur du Parc trouve une « salle à manger » un peu moins ventée que le point culminant de la sortie.

Au programme, nous avons notamment eu droit à la comparaison entre bruyère et callune (dite encore fausse-bruyère), au franchissement de la frontière granit/schiste, à une descente bien raide à travers une hêtraie, la découverte de champignons-escargots (il a vraiment fallu que je m’approche au plus près pour vérifier qu’il s’agissait bien de végétaux !) …


… à beaucoup de très beaux paysages (comme toujours par ici) …

… ainsi qu’à la découverte d’un hêtre presque monstrueux tant il est gigantesque.

Il paraît que sa silhouette très torturée évoque celle des arbres des bandes dessinées de Walt Disney ; je vous laisse juge, car je n’ai pas lu Blanche-Neige, en tout cas pas en version BD … J’oubliais : c’était encore une sortie au programme du Festival Nature, bien sûr.

Encore heureux qu’elles ne pouvaient plus tourner chèvres !

Notre symopathique agricultrice ne croyait pas si bien en plaisantant avec les enfants avant le départ : « aujourd’hui, j’ai deux troupeaux … » ; en sus de sa douzaine de bestioles à quatre pattes, elle s’apprêtait en effet à emmener un groupe aussi nombreux d’individus bipèdes, parmi lesquels 5 marmousets qui n’ont cessé de houspiller les chèvres pour les faire avancer, alors qu’elles étaient dehors pour se nourrir !



Ce qu’elles ont d’ailleurs fait sans se faire prier : c’est impressionnant de voir ces animaux sans cesse en mouvement (difficile de faire des photos, l’appareil déclenche toujours trop tard …) et broutant tout ce qui leur passe sous le museau (ou qu’elle vont chercher hors du sentier en grimpant sur tout et n’importe quoi) sauf … l’herbe ! Par contre, elles ne rechignent pas sur les feuilles de chêne et autres feuillus, qu’elles vont directement (mais pas très délicatement …) dur l’arbre. Le bouc non plus, d’ailleurs ! Lui, on ne peut pas le rater …


… quand on connaît ses 3 critères distinctifs :

  • il a de grandes cornes, beaucoup plus large que son corps, et si vous ne vous rangez pas assez vite lorsqu’il lui prend la fantaisie de vous dépasser sur le sentier, vous vous retrouverez vite avec des bleus au niveau des hanches-taille-côtelettes (suivant votre taille)
  • c’est lui qui porte la ceinture de chasteté (applaudissez, Mesdames !), une sorte de bouclier de cuir attaché autour de ses épaules, qui constitue un obstacle paraît-il imparable lorsqu’il s’intéresse d’un peu trop près à ses petites copines de chambrée
  • et si vous avez raté les signes visuels, il reste l’olfactif : il pue !


La balade s’est terminé par la traite, qui a absolument captivé les enfants ; plusieurs d’entre eux on goûté au lait (une giclée directe de la mamelle dans la bouche) et l’ont trouvé délicieux, et les plus grands se sont même initiés et ont plus ou moins bien réussi (il faut savoir viser !) à envoyer quelques centilitres dans le seau.

Conclusion : une balade fort intéressante pour petits et grands, organisée (une de plus !) dans le cadre du Festival Nature. Et pour les amateurs, elle a lieu à peu près une fois par mois ; cherchez « Parcours de chèvres » à Montbrun sur le site ou dans la brochure éditée par le Parc.

Gorges secrètes

Une fois de plus avec le Festival Nature, que je ne présente plus, je suis allée découvrir non pas les Gorges du Tarn, ni celles de la Jonte, mais celles de la Dourbie, que je ne connaissais pas encore. A la différence des deux autres, celles-ci ne sont accessibles qu’aux marcheurs, ou devrais-je dire aux grimpeurs ? car le sentier qui les longe n’est pas de tout repos, et leur traversée à gué se révèle parfois plutôt acrobatique ! En voici quelques aperçus …





Avouez que le spectacle méritait bien un petit effort !

Il ventait bien au Ventalon

J’imagine que, comme son acolyte Le Mont Ventoux, le Signal du Ventalon tient son nom du fait qu’il est … bien aéré ! Pour cette sortie du Festival Nature, il a été à la hauteur de sa réputation et, compte tenu que le soleil n’était pas vraiment de la partie, il faisait plutôt frisquet tout là-haut (1350m d’altitude). Bien que nous soyons plutôt échauffés à l’issue de la montée, qui se termine par un fort raidillon, nous avons quand même rapidement enfilé une petite laine pendant que notre guide nous détaillait le panorama sur 360° (pour ceux qui souhaitent s’y rendre par eux-mêmes, il y a une table d’orientation en haut). Par temps clair, on voit jusqu’à la mer au sud et les Alpes à l’est. Malgré l’intérêt du paysage, nous n’avons pas été mécontents de redescendre un peu à l’abri, en passant à travers bois …

… dans une magnifique hêtraie où certains ont joué à qui trouverait le plus de girolles. D’aucuns en ont ramené suffisamment pour se faire une belle omelette ; personnellement, je les ai trouvés un peu petites et ai préféré me concentrer sur les myrtilles … auxquelles il manquait quand même quelques semaines de maturité. Mais ce n’est que partie remise !

Vous avez perdu … ? (compléter les pointillés)

Schistes, chênes verts et bruyères
paysage typique des sentiers cévenols côté adret

Euh, moi ? non rien … La tête, je ne pense pas ; enfin pas au point de prendre Françoise Pollet pour Régine Crespin (Cf. le 4è commentaire de ce billet). La foi ? probablement, mais c’est déjà de l’histoire ancienne …
Par contre j’ai trouvé deux jeunes randonneuses un peu tête en l’air qui avait perdu leur carte, un couple de randonneurs – avec 2 garçonnets et un âne – qui avaient trouvé ladite carte, re-trouvé – sur la place d’un village un peu plus tard – les deux jeunes filles à qui j’ai pu dire que j’avais trouvé les gens qui avaient trouvé leur carte (vous suivez ?) … mais pas à l’endroit où elle m’avait dit l’avoir perdue ; avaient-elles perdu le nord également ?
Le lendemain, toujours sur les sentiers, j’ai trouvé « Pourquoi le Tour de France joue son avenir cette année ? » ; plus exactement, j’ai trouvé le journal dont c’était la une, tout frais (tout chaud ? il faisait plus de 30°C à l’ombre) du matin, gisant au milieu du sentier, probablement tombé accidentellement du sac d’un marcheur un peu plus tôt.
Comme quoi, nos sentiers cévenols regorgent de trouvailles, surtout depuis que la « saison » a commencé et qu’ils deviennent très fréquentés ! Je vous tiens au courant si je tombe un de ces jours sur un billet de loto gagnant …