Des moutons, des moutons, encore des moutons …

Les mouflons, je les avais vus de loin (désolée, pas de photos, car ils étaient trop loin), les chèvres, je ne les avais pas vues du tout (je ne pouvais pas être à la fois au pâturage et chez le notaire ! mais ça n’est que partie remise), mais les moutons, je n’allais pas les rater ! Pour commencer, il a fallu les mériter : quand j’ai pris ce beau lever de soleil, j’étais déjà sur la route depuis un bon quart d’heure …


Evidemment, moi, j’étais à l’heure (et les autres gentils organisateurs et organisés aussi), mais le troupeau, lui, s’est fait un peu attendre …


… mais nous avons tout de suite été dans l’ambiance lorsque les moutons ont franchi la crête en venant à notre rencontre. Je vous laisse les compter …


Après un arrêt petit déjeuner pour les bergers (ils étaient en route depuis 5 heures du mat), il a fallu faire traverser la route à tout ce beau monde, mais ça s’est passé, en fait, assez facilement.


A l’issue d’une matinée de marche au rythme plutôt tranquille du troupeau (3 km/h environ ?), j’ai eu la surprise de retrouver « mon » arbre et « mon » pont, qui m’avaient abrités pendant une averse lorsque j’avais « fait le Stevenson » il y a tout juste … 8 ans ; c’était alors mon premier vrai contact avec les Cévennes, et on voit où ça m’a menée ! J’envisage d’ailleurs de refaire un prochain pélerinage sur les lieux, puisque j’ai commencé à regarder de près le circuit du Tour du Mont Lozère : 125 kms environ, ça devrait se faire en 8 à 10 jours.


Revenons à … nos moutons, qui ont apparemment senti l’écurie (?) et accélèrent le rythme tout à coup en descendant la dernière pente, sur un sentier qui s’est singulièrement rétréci par rapport à la draille bien large que nous avons suivie jusqu’ici …


Prudemment rangés sur le côté, nous les laissons s’engouffrer dans la dernière ligne droite …


… avant le pâturage, où ils ont droit de paître à loisir pendant que l’équipe des bergers prépare le parc pour les trier.


Un à un, ils passent dans le couloir et sont « orientés » (il faut quelquefois récupérer ceux qui passent du mauvais côté en les tirant par une patte arrière !) vers l’enclos qui va bien : ceux à qui on doit retirer pompons et/ou grosse sonnaille de transhumance sont parqués dans le petit enclos, les autres vont directement dans le grand. Ca a l’air assez primitif comme ça, mais le résultat est obtenu assez rapidement …

Reste encore à dénouer tous les pompons, détacher les beaux colliers et regrouper les sonnailles par propriétaire ; ils ne seront ressortis que pour la re-descente, probablement pendant la première quinzaine de septembre.


Alors, vous en avez compté combien ? Moi, on m’a dit qu’il y en avait environ 1.300, mais je n’ai pas vérifié …

PS : mouflons, chèvres, moutons, et tout ce qui s’ensuit, c’est au Festival Nature, organisé par le Parc National des Cévennes

Les voici enfin !


J’ai été un peu bousculée ces derniers temps (stage d’aquarelle, vente de la maison, préparation du « dossier-mystère« ) sans compter une crève carabinée qui m’avait été passée par une camarade aquarelliste, mais j’ai enfin trouvé le temps de retoucher les photos de mon tour de la Haute-Vallée Borgne, les « tagger » (= « étiqueter » dans le jargon interneto-numérico-je ne sais quoi), les légender (il a fallu que je me replonge dans les cartes pour retrouver certains noms de lieux), les charger dans la galerie et faire les paramétrages correspondants (ça faisait plus de 2 mois que je n’avais pas touché au logiciel et plus rien ne me paraissait évident). Pour parcourir les photos, rendez-vous dans la rubrique Cévennes de ma galerie, sous le titre « La Haute-Vallée Borgne », ou cliquez simplement sur ce lien. Ca ne vous donne pas envie de venir passer quelques jours par ici ?

Une superbe balade de 60 kilomètres …


… avec quelques mésaventures tout de même :

  • je devais être partie depuis à peine 2 heures (en gros, j’avais presque fini la première grande montée) lorsque j’ai réalisé que je n’avais emporté aucun argent, ni papier ! Bon, je vous rassure tout de suite, la seule ressemblance que j’ai pu trouver entre la Rue de la Soif et la draille est qu’il est difficile d’y trouver de l’eau à boire … N’empêche, ça fait un peu drôle de réaliser que je me trouvais en pleine nature, complètement incognito, et sans un kopek pour passer un coup de fil (mais je n’ai pas vu une seule cabine téléphonique) ou acheter une bouteille d’eau (je ne sais pas vraiment où, ni à qui …)
  • plus gênant : lorsque j’ai voulu faire un premier plein d’eau l’après-midi du premier jour, je me suis aperçue que mon filtre était bouché ! Aarrrgghh ! Compte tenu des ennuis récoltés lors de ma précédente équipée, je n’avais pas franchement de prendre de risques avec ce genre de choses ; heureusement, ma trousse de secours comprend toujours une réserve de comprimés de Micropur … dans laquelle j’ai dû puiser abondamment pendant ces 4 jours (1 comprimé par litre « capté », à raison de 6 à 7 litres consommés par jour. En fait, je crois bien que je n’avais jamais autant utilisé ces comprimés, même au Maroc où je n’avais eu à traiter qu’à peu près 2 litres par jour (l’eau de ma gourde seulement).
  • le bivouac du premier soir avait fort mal commencé : en déballant la « popote », j’ai constaté qu’une micro-pince à linge était venue se loger à l’intérieur de mon réchaud (le truc métallique qui ne paye pas de mine, en haut de la photo). Malgré tous mes efforts pendant quelques minutes, impossible de la déloger ! Je ne me voyais pas trop allumer le réchaud avec ce corps étranger dedans … La solution est venue du légendaire couteau suisse, et d’un de ses appendices suffisamment long et étroit pour me permettre d’extraire la récalcitrante. Ouf ! Je pouvais maintenant préparer mon dîner … Inutile de vous préciser que j’ai illico trouvé un autre endroit pour ranger mes pinces à linge !
  • plus d’incidents marquants jusqu’au dernier bivouac : tout en haut d’une crête, j’avais eu un peu de mal à trouver 2 arbres adéquats pour suspendre mon hamac (châtaigniers en taillis et chênes verts ont de petits troncs pas suffisamment rigides), fait plusieurs essais, défait et refait les noeuds je ne sais combien de fois, testé que le hamac ne frottait pas sur le sol lorsque j’étais dedans, etc. Enfin satisfaite du résultat, et décidée à m’accorder une petite demi-heure de lecture avant la préparation du dîner, je me suis affalée un peu brutalement dans le hamac … et me suis retrouvée le c… par terre, et commençant à dévaler la pente ! Le responsable ? Un anneau métallique, pourtant costaud à l’origine, mais dont la soudure n’a apparemment pas résisté à l’oxydation. J’ai bricolé un truc vite fait, histoire de passer une soirée et une nuit tranquille ; mais il va falloir que je re-cogite le système, en essayant de supprimer tout ce qui est métallique : après tout, sangles et cordes s’usent moins vite, et elles sont plus légères, en plus !

Bilan : pour une première escapade quasi-improvisée après deux ans « d’abstinence », ça ne s’est pas trop mal passé ; mais j’ai quand même repéré quelques points d’amélioration pour ma prochaine vadrouille !
Pour les photos, encore un peu patience …

Tant pis pour Lady Chatterley !


Ca fait des semaines que je cherche LE créneau pour aller faire cette balade de 55 kms en Vallée Borgne avec – oh luxe ! – départ-de et retour-à la maison à pied. Le temps est magnifique (le vent s’est enfin calmé), la météo des jours prochains s’annonce prometteuse, et je n’ai rien d’essentiel avant lundi après-midi … à part le film qui passe ce samedi au village ; mais comme je ne devais y aller que comme spectactrice, je vais sécher ! Le départ est un peu précipité : je me suis décidée il y a moins de 24 heures, et tout mon matériel était éparpillé, pas prêt, etc. (ma dernière rando pédestre en autonomie remonte à deux ans, le nouveau hamac n’était pas équipé, la « tarp » avait besoin d’un raccomodage !) mais on va faire avec. De toute manière, je vais tourner autour du village pendant 3 ou 4 jours, donc je ne serai jamais bien loin !
Rendez-vous dans quelques jours pour compte-rendu et photos.

Ambiance humide …


A priori, l’eau devait bel et bien être au rendez-vous, puisque la sortie avait pour objectif d’aller découvrir les aménagements hydrauliques d’une ancienne châtaigneraie.


Nous avons vu, en particulier, de très beaux restes de « tancats » ou « rascaças », destinés tant à rompre le débit des cours d’eaux (à défaut, érosion et glissements de terrain garantis) qu’à alimenter « béals » et réservoirs (indispensables pour irriguer les cultures et abreuver bêtes et gens) …


Mais une fois arrivés en bas, il nous a fallu remonter la pente … très raide, d’autant plus que nous avions délaissé le sentier pour couper à travers les châtaigniers, histoire d’aller repérer ceux des béals qui étaient encore le plus visibles sous la végétation.


C’est à ce moment que l’orage s’est mis de la partie, nous gratifiant d’une belle « saucée » … humide, vous disais-je ! Les très sympathiques propriétaires du domaine nous ont offert l’hospitalité (et le café) pendant le gros du passage de l’averse …


… avant que nous ne bravions les dernière gouttes pour regagner nos véhicules. Grâce à Daniel Travier, Directeur du Musée des Vallées Cévenoles, ce fut une sortie très intéressante et instructive ; et probablement une des nombreuses autres que je compte faire avec le Festival Nature. A suivre donc …

Le grand pâté …


Par opposition au petit de la dernière fois, mais toujours sur le même versant, et en partant et revenant à pied, voici un autre tour de pâté(s) de maisons/sentiers/ruisseaux/buissons/etc. Ca commence par grimper pas mal sur un petit sentier rocailleux qui serpente …


… franchit un petit pont au-dessus d’un ruisseau qui gazouille pour arriver, une bonne heure plus tard, sur une piste en balcon plus ou moins carrossable. De là-haut, vue sur la vallée et le village – partiellement masqué.


Il fait grand beau et la montée m’a donné chaud ; il est temps de trouver un petit coin avec vue panoramique, un peu d’ombre (sur ce versant, ça n’est pas forcément simple) et suffisamment de plat pour pouvoir m’adonner à la sieste d’après-déjeuner.


De ma salle à manger, je constate qu’il reste un chouilla de neige au Mont Aigoual, très reconnaissable avec ses 2 b… – euh, je voulais dire antennes.

Juste au-dessous, j’aperçois le château où j’ai fait halte lors du petit tour de pâté l’autre jour, et à-côté duquel je passerai en redescendant tout à l’heure. Le grand beau temps incite au farniente, et je paresse longuement au soleil avant de reprendre le chemin qui redescend en serpentant à travers ruisseaux et châtaigniers. Je n’ai pas vraiment chronométré, mais cette boucle-là doit faire environ 3 bonnes heures de marche.

Mauvaise pioche !


Pour poser mes raquettes sur autre chose que de l’herbe, j’aurais mieux fait de prendre l’option nord : là-bas, au loin, les crêtes bien blanches du Mont Lozère me narguent !


De ce côté-ci, l’Aigoual offre un visage nettement plus printanier, même si une petite brise frisquette rappelle que l’on est encore début mars. D’accord, il reste encore un peu de blanc, mais il faut quand même le chercher …

Le tour du pâté de maisons


Pour le faire, pas besoin d’une embarcation (ceux qui ne saisissent pas l’allusion et/ou ont raté le précédent épisode peuvent se reporter ), une paire de chaussures – qui tiennent bien aux pieds de préférence – suffit. C’est ma promenade de santé, lorsque je veux marcher une petite heure sans me prendre la tête.


En quittant la maison, il faut faire quelques centaines de mètres sur la route pour rejoindre le pont sur le Gardon, puis on commence à grimper un petit sentier qui serpente parmi les chênes verts …


… pour arriver à un sympathique petit château du XIè siècle (j’en ferai bien ma résidence …) qui domine le village. Une petite pause au soleil s’impose …


Le vent – plutôt frisquet aujourd’hui – me fait écourter la sieste et je descends d’un bon pas les lacets (à peu près) carrossables qui ramènent au village. Comme la route passe devant les fenêtres de mes amis, il est de bon ton de s’arrêter pour dire un petit bonjour … et je ne peux évidemment pas refuser de m’attabler devant une théière fumante accompagnée de pâtisseries maison.

Un temps à faire péter le short !


Quand il n’y plus assez de neige pour faire de la raquette, il fait carrément … 18° ! l’occasion d’aérer les gambettes et d’aller faire un tour sur les superbes falaises des Gorges de la Jonte. Ce coup-ci, j’avais bien le GPS (Cf. la petite histoire de l’autre jour) qui annonce qu’en 15,5 kms j’ai quand même fait la bagatelle de 620 mètres de dénivelé. Par contre, pour les images … hum … il faudra repasser (sifflotant avec un petit air dégagé …) Quand j’ai voulu prendre le premier cliché, l’appareil m’a répondu « bip, bip, bip, bip » ; un peu agacée (j’avais mis des batteries neuves la veille) j’ai consulté l’écran qui m’annonçait : « carte mémoire absente » ! Dommage pour vous ; c’était – paraît-il – la plus belle balade de France, et même d’Europe !!! Moi, j’ai pu vérifier que les vautours étaient bien là (impressionnant quand ça plane, ces bêtes-là !), que les fameux Vase de Sèvres, de Chine et consors étaient bien là, et que les apics étaient bien vertigineux. Y compris, d’ailleurs sur la microscopique petite route que j’ai pris pour redescendre : dans au moins 4 ou 5 lacets, j’ai bien cru que je n’arriverai pas à tourner sans manoeuvrer. Je comprends sans peine que ladite route soit strictement interdite aux caravanes.

Mont-Lozère, le retour …


Cette fois-ci (pour ceux qui auraient raté l’épisode précédent, c’est par là …), je suis revenue équipée d’une paire de raquettes flambant neuves et de bâtons tout aussi neufs (la vieille paire que j’utilise en randonnée depuis pas mal d’année était franchement branlante et manquait de « rondelles » pour la neige) pour parcourir le domaine dit nordique du Mont-Lozère.


Le temps n’était malheureusement pas aussi accueillant que 72 heures plus tôt (j’ai d’ailleurs fait une partie de la route tous feux de brouillard allumés), et l’atmosphère était assez franchement nuageuse. Je me suis engagée le long d’une des pistes de ski de fond, en prenant bien garde de ne pas abîmer les traces préparées pour les fondeurs. Du coup, j’ai du faire ma propre trace dans une neige qui avait commencé à s’alourdir (le temps s’était pas mal radouci) mais gardait tout de même une bonne épaisseur … j’avais oublié à quel point ça pouvait être physique, surtout lorsque l’on marche d’un bon pas !


Au hasard de quelques bifurcations, j’ai fini par arriver à un cul-de-sac et, plutôt que de faire demi-tour et revenir sur mes pas, j’ai préféré continuer mon trajet en boucle en m’aventurant hors-piste. Ma progression s’est faite plus lente, d’autant plus que les arbres étaient parfois assez resserrés et qu’il me fallait fréquemment chercher mon passage entre les branches basses. Après un temps … certain, j’ai quand même eu l’idée de contrôler ma direction générale, histoire de vérifier que je n’étais pas en train de tourner en rond. Aussitôt extraite du sac, la boussole a livré son verdict : alors que je croyais me diriger, grosso-modo, vers le nord-est, j’étais en fait en train de me diriger … plein ouest ! Il était un peu tard pour regretter d’avoir laissé le GPS à la maison (je pensais suivre tranquillement les pistes …), j’ai donc gardé la boussole autour du cou et contrôlé fréquemment la direction générale de ma progression.


Après un autre temps certain, j’ai fini par tomber sur ce qui ressemblait à un sentier et, un peu plus loin, un panneau DFCI : j’étais donc sur un chemin répertorié, si ce n’est balisé. Am-stram-gram … je l’emprunte dans la direction qui me paraît la bonne la moins mauvaise …


… et un ou deux embranchements et pas mal de temps certains plus tard, finis par atteindre par atteindre un panneau indiquant : « Col de Finiels – 2,5 kms » … dans la direction d’où je viens ! Et mmmee … ! Histoire de confirmer mon infortune, je pousse quelques 30 mètres plus loin pour consulter le panneau suivant … qui confirme « Chalet Mont-Lozère – 3 kms » si je persiste dans la même direction. Entre retrouver la voiture et me payer un chocolat chaud, je n’hésite pas trop : d’ailleurs, les sous sont restés dans la voiture et je trimballe un thermos de thé chaud avec moi ; ce sera donc demi-tour (face au vent, brrr, je me dépêche de remettre mon bonnet et fermer toutes les écoutilles), et d’un bon pas pour tâcher d’y être dans 3/4 d’heure environ. Ca fait pas loin de 2 heures et demi que je marche d’un pas soutenu sans absorber autre chose que quelques gorgées de flotte à la pipette ; je commence à avoir mal un peu partout, y compris aux épaules (le travail des bâtons soulage les jambes, mais c’est le haut du corps qui trinque) et aux pieds (je ne vais quand même pas me faire des ampoules à raquettes !) et m’accorde une mini-pause, debout, pour avaler quelques dattes. Le parking, enfin ! Je choisis un petit groupe d’arbres un peu à l’écart (c’est pas la très grande foule, mais j’aime ma tranquillité) et à l’abri du vent pour m’installer confortablement et savourer un déjeuner bien mérité arrosé de thé chaud. Il est 14h30 bien sonnées, et pour une remise … en raquettes, je n’ai pas l’impression d’avoir raté ma sortie !