Déjà le printemps sur le Mont Lozère ?

Certes, la neige ne manquait pas à l’Aubaret où j’ai laissé la voiture, et j’ai un peu hésité … raquettes ou pas ? J’ai finalement opté pour la version light, et c’est en baskets que j’ai attaqué la montée vers le Pont du Tarn …


La température était des plus clémentes, et je marchais d’un bon pas sur une neige assez dure. J’ai d’ailleurs du rapidement éliminer quelques couches : gilet, polaire, jambes (amovibles) du pantalon ont trouvé place dans le sac à dos …


… et c’est en short et tee-shirt que j’ai atteint ma salle à manger du jour …


… qui a aussi fait fonction de salle de dessin.


La redescente a été un peu plus épique : dans ce sens-là, c’était un peu plus glissant ; et surtout, la neige attaquée par dessus par le soleil, par dessous par les inombrables ruisseaux qui dévalaient les pentes, a cédé un certain nombre de fois sous mes pas et j’ai eu quelques occasions de me mouiller les pieds … jusqu’au dessus du genou. Dans ces conditions, le gros avantage du short-basket par rapport au pantalon-chaussures de marche, c’est qu’on se mouille peu et que l’on sèche très vite ! Quelques arrêts pour profiter du panorama …


… et une nouvelle longue pause croquis-sieste juste au-dessus du hameau de l’Aubaret (il faisait tellement beau que je répugnais à regagner la voiture pour redescendre dans la vallée).



Pour finir en beauté, j’ai décidé de rentrer par la route directe (je n’ai pas dit droite !) qui traverse le massif du Bougès par le col du Sapet (la lumière était tellement belle là-haut que je n’ai pas résisté à un arrêt-photo en plein ciel) …


redescend par Saint Julien d’Arpaon, remonte sur la Cam à Barre des Cévennes (tout ça en lacets bien serrés) avant de rejoindre la route « habituelle », celle qui passe au creux des vallées par le Pont de Montvert et Florac. Ce fut une bien belle journée … en short et tee-shirt dans la neige à plus de 1300m d’altitude un 20 janvier, que rêver de mieux ?

L’occasion qu’il ne fallait surtout pas rater !

70 cm de neige à l’Aigoual + grand beau temps + dernier jour avant la fermeture de la route pour 6 mois … même si c’était dimanche, ça valait la peine d’aller faire un tour à l’Aigoual ! Petit coup d’oeil sur l’ambiance animée du parking sur les coups de 10h30 (quand je suis repartie vers 15 heures, c’était réellement la foire d’empoigne, et j’ai mis du temps à me frayer un passage pour ressortir de là !) …


… avant d’opter pour les sentiers dédiés au fond et à la raquette, a priori beaucoup plus calmes que les pistes de ski alpin.


Marchant d’un bon pas, j’ai eu vite rejoint des groupes qui me précédaient, et décidé de quitter la piste pour « attaquer la falaise » pour retrouver le silence en pleine nature enneigée. Là, c’était nettement plus raide (l’avantage de la raquette, c’est qu’on peut monter directement dans la ligne de pente …)


A l’issue d’une montée un peu physique, j’ai débouché sur le plateau non loin des fameuses antennes. Il souffle un petit vent frisquet, heureusement moins violent que celui qui a du sculpter ces superbes décorations (la photographie ne rend malheureusement pas justice à ces beautés …)


Comme d’habitude lorsque le ciel est clair, le panorama est superbe et très étendu (si l’on en croit les guides, on voit un quart de la France !). Ici, à l’avant-dernier plan, le Causse Méjean présente une immense étendue toute blanche bordée de falaises …

Vers l’est, ça n’est pas la ligne bleue des Vosges (!), mais les crêtes blanches des Alpes, qui paraissent tout près …

Vers le sud, on distingue aussi les Pyrénées, et même la mer, qui paraît toute dorée avec le reflet du soleil. Au nord, c’est le Mont Lozère, lui aussi sous la neige …

Après ce petit tour panoramique, agrémenté de nombreuses pauses photo, je regagne la forêt
pour dénicher une « salle à manger » ensoleillée et à l’abri du vent. Bien installée en surplomb d’un sentier, je me régale de jambon cru, tomme de chèvre et pain aux céréales maison avant de siroter plusieurs tasses de thé bouillant. Mais le soleil se voile déjà par endroits, et la température ambiante s’en ressent ; il est temps de remballer et de redescendre d’un bon pas jusqu’à la voiture.

Noël sur le Mont Lozère

Comme il faisait grand beau, j’avais envisagé un moment d’aller faire un saut du côté de l’Aigoual, nettement moins loin, mais j’ai craint que les lieux ne soient plus ou moins envahis par les vacanciers (la station prévoyait d’ouvrir pour les vacances, mais je n’ai pas vérifié si c’était le cas ou non …) et les citadins (Montpellier, Nîmes, etc. ne sont pas bien loin) venus prendre un bol d’air pur après le réveillon. J’ai donc finalement opté pour le Mont Lozère (j’y reviens encore et toujours …), et même pas du côté des pistes ; j’ai délibérément pris la route des hameaux d’estive que j’espérais bien trouver plus ou moins déserts à cette époque. De fait, en dehors d’un « local » qui a passé la tête entre deux maisons pour voir qui pouvait bien venir troubler sa solitude le matin de Noël vers les 10 heures, je n’ai pas vu un chat. Petit tour d’horizon des panoramas que j’ai pu savourer en toute quiétude : vers le nord, les landes parsemées de neige m’invitaient à gravir leur pente douce …


… vers le sud, c’est le dégradé bleuté habituel des montagnes cévenoles …


… plein sud-ouest, voilà le Signal du Ventalon avec la trace blanche de sa draille enneigée (la « pointe » à gauche sur le photo) et le Mont Aigoual tout au fond (crête au dernier plan, à droite) ; au milieu de la photo (vous pouvez cliquer dessus pour l’agrandir), on distingue le hameau déserté de l’Aubaret et son petit pont (« mon » pont) …

… au loin à l’ouest, on distingue le Causse Méjean et ses falaises abruptes …


… et tout près, je me trouve une salle à manger confortable et ensoleillée, abritée des quelques petits airs par de gros rochers de granit …


Pour la petite histoire, en repartant, j’ai fait halte dans un joli hameau pour quelques croquis, et le thermomètre de la voiture marquait 13°C !

Mieux valait avoir les raquettes …

… les pneus « contact » aussi d’ailleurs, car la route par laquelle je suis arrivée au Col de Finiels était plus blanche que noire …


… et son prolongement, en direction de la station du Mont Lozère, ne valait pas mieux ! N’empêche que neige + grand soleil constituaient quand même les conditions idéales pour la première sortie raquettes de la saison.


Le fond de l’air était quand même plutôt frais (un bon -5°C au soleil), et j’ai choisi sans hésitation l’option est, à découvert, plutôt que d’aller crapahuter sur les pistes de fond ombragées, en forêt. Le terrain quasiment plat était assez facile, même si la neige avait déjà subi quelques transformations : accumulations de mini-congères, surface croûtée s’enfonçant sous les raquettes, etc.


J’en ai profité pour progresser d’un bon pas, sans les bâtons, arrimés derrière le sac à dos. Les mains – bien que gantées – étaient ainsi plus disponibles pour prendre des photos ; le soleil faisait briller mille diamants sur la neige, c’était une vision féérique !



A l’issue de deux bonnes heures de marche, je me suis octroyé une rapide pause-déjeuner ; de petits nuages commençaient à pointer à l’horizon, et des souffles d’air très frais se faisaient de plus en plus fréquents … Ce n’est pas pour rien que le Mont Lozère a très mauvaise réputation en cas de mauvais temps.

Etude et variations

Aucun rapport avec Chopin, mais plutôt avec mon incurable optimisme qui m’a incitée à monter de bonne heure sur le Mont Lozère pour faire une aquarelle du hameau de Bellecoste, que j’avais trouvé si beau l’autre jour. Comme de bien entendu, là-haut il faisait 5 à 6°C de moins que dans la vallée … soit tout juste 4°C, et le fort vent qui soufflait depuis plusieurs jours n’avait pas faibli. Mais le spectacle était trop beau pour repartir sans rien faire, surtout après presqu’une heure et demie de route ! J’ai fait le tour du hameau, cherchant à la fois un bon point de vue … et un emplacement abrité du vent frisquet, et ai fini par me poser au pied d’un gros rocher dominant les habitations. D’accord, j’avais le soleil presqu’en face, mais le contrejour ne m’a pas empêché d’enchaîner un rapide croquis à l’encre …


… suivi d’une petite étude à l’aquarelle …

… qui me serviront, je l’espère, un jour où des conditions plus clémentes me permettront de stationner sur place 1 à 2 heures, le temps de faire une « vraie » aquarelle.

A défaut, j’essaierai peut-être de la faire à la maison, en utilisant également la photo … En repartant, mon oeil était sans cesse attiré par les magnifiques couleurs des arbres, me demandant comment les traduire sur ma palette … par exemple ces teintes argentées (bouleaux dépourvus de feuilles ?) mêlées aux ors roux des hêtres et ceux plus jaunes des châtaigniers ; des essais à faire en perspective …


En remontant de la station de ski vers le Col de Finiels (plein sud, avec le soleil presqu’en face), j’ai repéré des reflets argentés suspects à la cîme des sapins. Vérification faite, ils étaient bel et bien givrés !

Le thermomètre de la voiture ne marquait d’ailleurs plus que 2°C et le bas-côté était parsemé de plaques de neige …

J’avais bien remarqué, en montant, que les grands piquets rouges avaient retrouvé leur place hivernale de chaque côté de la route, mais je n’avais pas réalisé que la neige était si proche (je me baignais sur les plages de Crète il y a à peine 8 jours !) ; il va décidément falloir que je remette les raquettes à poste, dans le coffre …

Toujours plus haut, toujours plus venté …

« Un bol d’air sur le Bougès » s’intitulait la sortie ! Effectivement, il ventait de nouveau bien le jour où nous sommes partis à l’assaut du grand frère du Signal du Ventalon (1350 m) : le Signal du Bougès (1420 m). Heureusement, le soleil était de la partie mais j’aurais quand même préféré que le guide-moniteur du Parc trouve une « salle à manger » un peu moins ventée que le point culminant de la sortie.

Au programme, nous avons notamment eu droit à la comparaison entre bruyère et callune (dite encore fausse-bruyère), au franchissement de la frontière granit/schiste, à une descente bien raide à travers une hêtraie, la découverte de champignons-escargots (il a vraiment fallu que je m’approche au plus près pour vérifier qu’il s’agissait bien de végétaux !) …


… à beaucoup de très beaux paysages (comme toujours par ici) …

… ainsi qu’à la découverte d’un hêtre presque monstrueux tant il est gigantesque.

Il paraît que sa silhouette très torturée évoque celle des arbres des bandes dessinées de Walt Disney ; je vous laisse juge, car je n’ai pas lu Blanche-Neige, en tout cas pas en version BD … J’oubliais : c’était encore une sortie au programme du Festival Nature, bien sûr.

Il ventait bien au Ventalon

J’imagine que, comme son acolyte Le Mont Ventoux, le Signal du Ventalon tient son nom du fait qu’il est … bien aéré ! Pour cette sortie du Festival Nature, il a été à la hauteur de sa réputation et, compte tenu que le soleil n’était pas vraiment de la partie, il faisait plutôt frisquet tout là-haut (1350m d’altitude). Bien que nous soyons plutôt échauffés à l’issue de la montée, qui se termine par un fort raidillon, nous avons quand même rapidement enfilé une petite laine pendant que notre guide nous détaillait le panorama sur 360° (pour ceux qui souhaitent s’y rendre par eux-mêmes, il y a une table d’orientation en haut). Par temps clair, on voit jusqu’à la mer au sud et les Alpes à l’est. Malgré l’intérêt du paysage, nous n’avons pas été mécontents de redescendre un peu à l’abri, en passant à travers bois …

… dans une magnifique hêtraie où certains ont joué à qui trouverait le plus de girolles. D’aucuns en ont ramené suffisamment pour se faire une belle omelette ; personnellement, je les ai trouvés un peu petites et ai préféré me concentrer sur les myrtilles … auxquelles il manquait quand même quelques semaines de maturité. Mais ce n’est que partie remise !

Mauvaise pioche !


Pour poser mes raquettes sur autre chose que de l’herbe, j’aurais mieux fait de prendre l’option nord : là-bas, au loin, les crêtes bien blanches du Mont Lozère me narguent !


De ce côté-ci, l’Aigoual offre un visage nettement plus printanier, même si une petite brise frisquette rappelle que l’on est encore début mars. D’accord, il reste encore un peu de blanc, mais il faut quand même le chercher …

Mont-Lozère, le retour …


Cette fois-ci (pour ceux qui auraient raté l’épisode précédent, c’est par là …), je suis revenue équipée d’une paire de raquettes flambant neuves et de bâtons tout aussi neufs (la vieille paire que j’utilise en randonnée depuis pas mal d’année était franchement branlante et manquait de « rondelles » pour la neige) pour parcourir le domaine dit nordique du Mont-Lozère.


Le temps n’était malheureusement pas aussi accueillant que 72 heures plus tôt (j’ai d’ailleurs fait une partie de la route tous feux de brouillard allumés), et l’atmosphère était assez franchement nuageuse. Je me suis engagée le long d’une des pistes de ski de fond, en prenant bien garde de ne pas abîmer les traces préparées pour les fondeurs. Du coup, j’ai du faire ma propre trace dans une neige qui avait commencé à s’alourdir (le temps s’était pas mal radouci) mais gardait tout de même une bonne épaisseur … j’avais oublié à quel point ça pouvait être physique, surtout lorsque l’on marche d’un bon pas !


Au hasard de quelques bifurcations, j’ai fini par arriver à un cul-de-sac et, plutôt que de faire demi-tour et revenir sur mes pas, j’ai préféré continuer mon trajet en boucle en m’aventurant hors-piste. Ma progression s’est faite plus lente, d’autant plus que les arbres étaient parfois assez resserrés et qu’il me fallait fréquemment chercher mon passage entre les branches basses. Après un temps … certain, j’ai quand même eu l’idée de contrôler ma direction générale, histoire de vérifier que je n’étais pas en train de tourner en rond. Aussitôt extraite du sac, la boussole a livré son verdict : alors que je croyais me diriger, grosso-modo, vers le nord-est, j’étais en fait en train de me diriger … plein ouest ! Il était un peu tard pour regretter d’avoir laissé le GPS à la maison (je pensais suivre tranquillement les pistes …), j’ai donc gardé la boussole autour du cou et contrôlé fréquemment la direction générale de ma progression.


Après un autre temps certain, j’ai fini par tomber sur ce qui ressemblait à un sentier et, un peu plus loin, un panneau DFCI : j’étais donc sur un chemin répertorié, si ce n’est balisé. Am-stram-gram … je l’emprunte dans la direction qui me paraît la bonne la moins mauvaise …


… et un ou deux embranchements et pas mal de temps certains plus tard, finis par atteindre par atteindre un panneau indiquant : « Col de Finiels – 2,5 kms » … dans la direction d’où je viens ! Et mmmee … ! Histoire de confirmer mon infortune, je pousse quelques 30 mètres plus loin pour consulter le panneau suivant … qui confirme « Chalet Mont-Lozère – 3 kms » si je persiste dans la même direction. Entre retrouver la voiture et me payer un chocolat chaud, je n’hésite pas trop : d’ailleurs, les sous sont restés dans la voiture et je trimballe un thermos de thé chaud avec moi ; ce sera donc demi-tour (face au vent, brrr, je me dépêche de remettre mon bonnet et fermer toutes les écoutilles), et d’un bon pas pour tâcher d’y être dans 3/4 d’heure environ. Ca fait pas loin de 2 heures et demi que je marche d’un pas soutenu sans absorber autre chose que quelques gorgées de flotte à la pipette ; je commence à avoir mal un peu partout, y compris aux épaules (le travail des bâtons soulage les jambes, mais c’est le haut du corps qui trinque) et aux pieds (je ne vais quand même pas me faire des ampoules à raquettes !) et m’accorde une mini-pause, debout, pour avaler quelques dattes. Le parking, enfin ! Je choisis un petit groupe d’arbres un peu à l’écart (c’est pas la très grande foule, mais j’aime ma tranquillité) et à l’abri du vent pour m’installer confortablement et savourer un déjeuner bien mérité arrosé de thé chaud. Il est 14h30 bien sonnées, et pour une remise … en raquettes, je n’ai pas l’impression d’avoir raté ma sortie !

J’ai finalement pris l’option terrasse …


Après plusieurs jours de pluie pas très engageante, j’ai voulu profiter du retour du soleil – et de la quasi-absence de vent – pour aller faire la petite randonnée sur le Mont Lozère que j’avais préparée l’autre jour …

… mais en arrivant tout là-haut, j’ai trouvé … plus de 50 centimètres de neige ! Ce que nous avions reçu comme pluie quelques centaines de mètres plus bas, ici, ils l’avaient eu sous forme de flocons.

Etant donné mon (manque d’) équipement – j’avais déjà les pieds trempés rien qu’en descendant de voiture, et rien pour me changer – j’ai mis à profit la terrasse « hors-sac » pour m’accorder un bain de soleil prolongé face aux pistes tout en dégustant mon pique-nique …


… en me jurant de courir dès le lendemain m’acheter une paire de raquettes, bien décidée à revenir dans les tous prochains jours pour profiter des conditions. A suivre donc …