Un nouvel élu !

Ils sont fort rares dans ma discothèque, et c’est d’autant plus exceptionnel qu’il s’agit du 2ème CD de bande originale de film pour lequel je craque et dont la musique est signée …
… Bruno Coulais que tout le monde connaît pour Les Choristes. En visionnant le film Himalaya, l’enfance d’un chef, j’avais été frappée par les images, mais aussi par la musique, en particulier, le « mariage » très réussi de chanteur et instruments traditionnels avec un choeur d’hommes corse. Tellement beau et original que ça aurait été dommage de s’en priver ! Dans l’esprit, ça me rappelle un peu la musique de Lévon Minassian, dont je ne suis toujours pas rassasiée : j’ai l’impression de me balader dans des immensités désertes et sauvages ; d’autant plus que j’ai encore les superbes images du film imprimées sur la rétine …

L’expression qui tue …

… que l’oreille surprend au hasard de l’annonce d’un morceau qui va être diffusé : « … par le regretté … » C’est comme ça que j’ai appris le décès (il y a plus d’un an déjà !) de Sergei Larin que j’avais vu plusieurs fois à l’Opéra de Paris, en particulier dans le rôle de Lenski (Eugène Onéguine, de Tchaïkovsky) qui m’a laissé un souvenir inoubliable. Je ne peux d’ailleurs plus entendre cet air sans penser à lui, qui s’identifiait totalement et magnifiquement au rôle … Pas grand chose sur le net, malheureusement … pas comme un certain M.J. dont on nous a rebattu les oreilles tout récemment ! Il y a tout de même cette vidéo, dans laquelle on peut l’entendre s’exprimer sur le rôle et en chanter quelques (tous petits) extraits. On trouve également quelques enregistrements d’autres rôles, mais à mon sens, c’est vraiment dans la musique russe que son timbre profond s’exprime le mieux, et il restera toujours pour moi l’incarnation vivante de Lenski.

J’ai pas de mots pour ça !


A la médiathèque municipale (celle d’Alès, hein ! parce qu’ici, c’est un mot inconnu) c’est souvent peine perdue de vouloir obtenir un enregistrement précis … soit qu’ils n’en aient pas fait l’acquisition (vous pouvez toujours faire « un souhait » sur une petite fiche jaune … et mettre quelques cierges !) soit que ledit CD soit déjà entre les mains d’un autre abonné (vous pouvez faire une réservation … si le site internet veut bien fonctionner – il est HS à 95% du temps depuis le changement de système informatique !) Mais, bon ! les bacs sont quand même bien remplis, et c’est l’occasion d’essayer des musiques qu’on écouterait pas forcément … En ce moment, je suis dans une période musique des … provinces ? Un peu déçue par certains enregistrements corses qualifiés de traditionnels (pour moi, la polyphonie corse, c’est a capella …), mais très heureusement surprise par la musique bretonne. La semaine dernière, j’ai beaucoup apprécié Gilles Servat ; mais là, je n’ai pas de mots pour qualifier cet enregistrement de Yann-Fanch Kemener … je suis complètement sous le charme, et me repasse en boucle ENEZ EUSA, ce CD de balades simplement accompagnées au piano. J’y comprends rien (mais les textes – simples et très beaux – sont traduits dans le livret) mais qu’est-ce que c’est beau ! Je vais peut-être bien le mettre dans ma liste de futurs achats …

Musique : la BO du film « O Brother »

Le film était bon, mais la bande son, elle, est tout à fait exceptionnelle ! Je ne peux pas dire que je préfère une plage à une autre … elles sont toutes bonnes, et pas qu’un peu : un vrai régal pour les oreilles. Je me suis d’ailleurs passé le CD en boucle un certain nombre de fois avant de me décider à mettre autre chose dans le lecteur. Juste un léger regret : le bruit des « cassages de cailloux » sur le premier morceau (ceux qui ont vu le film comprendront …) ; d’accord, ça rythme bien le chant, mais je trouve ce son pas très agréable, comme si on écrasait quelque chose à quelques centimètres du micro … je me laisse d’ailleurs prendre à chaque fois : en entendant le premier son du CD, je me demande si l’appareil (ou le CD) n’a pas un problème … Mais la conclusion est imparable : si vous êtes amateur de country music, blue-grass et autres musiques traditionnelles de l’ West, n’hésitez pas à vous procurer cette BO, vous ne serez pas déçu !

Ca ne marche pas à tous les coups …

Habituellement, lorsque je découvre un(e) nouveau/elle compositeur/interprète/musique grâce à France-Musique, je suis emballée par le contenu du CD que je finis souvent par acheter. Cette fois-ci, je suis plutôt déçue … c’est vrai que je n’ai pas pu trouver le titre exact entendu à l’antenne (le CD était épuisé) ; mais je pensais trouver quand même mon bonheur dans ce double-CD « best of » de l’ensemble The Dubliners. Hélas ! Ce n’est pas que ce soit mauvais, ni désagréable à écouter … juste un peu … insipide, et j’ai l’impression qu’aucun des 40 titres de cette musique traditionnelle irlandaise ne se distinguent vraiment l’un de l’autre ! Du coup, j’ai déjà remis le CD en vente … Avis aux amateurs éclairés : c’est un import, et vous le trouverez sur Amazon … à moins que je ne me décide à refaire prochainement une vague de ventes sur eBay !

Quand l’instrument se fait plainte …

Encore une découverte que je dois à France Musique, ou plutôt à l’un des invités de l’émission de 12h-13h, « A portée de mots » : le jazzman norvégien Jan Garbarek. Chose curieuse, pour moi qui suis plutôt passionnée par les voix, ce sont plutôt les pièces instrumentales qui m’attirent dans ce disque ; Garbarek y joue du saxophone d’une manière totalement extra-terrestre … avec des accents qui me rappellent un peu, en plus primitive et sauvage, l’ambiance dégagée par le doudouk de Levon Minassian. Le disque « I took up the runes » ne fait appel à la voix que dans 2 ou 3 morceaux, et elle est en fait plutôt utilisée … comme instrument de percussion, interprétant des onomatopées syncopées ! Les mélodies – presque des plaintes, en fait – restent le domaine du saxo.

Une perle de plus pour ma collection !


Eprise comme je le suis de la musique vocale en général, et de la mélodie avec orchestre en particulier, je n’en reviens pas d’avoir pu passer à côté des Wesendonck-Lieder jusqu’à la semaine dernière, où je les ai entendus sur France-Musique ! L’orchestration n’est pas de Wagner lui-même, mais son auteur, Felix Mottl a procédé « à la manière du » grand Richard, et l’illusion est parfaite. Interprétés par Christa Ludwig, ces 5 lieders sont une pure merveille, où la voix prend les accents d’un violoncelle dont l’archet serait démesuré (quels legatos expressifs et profonds …) Ils sont accompagnés du magnifique air de la mort d’Isolde (du même Wagner, of course !) de la rhapsodie pour alto de Brahms (que je n’avais jamais entendue …) d’un air de Fidelio (je m’en serais passé … Beethoven et lyrique dans une même phrase, je n’arrive toujours pas à avaler) et de lieders extraits des Knaben Wunderhorn et Rückert-Lieder de Malher. Quand je me serai lassée de me repasser le CD en boucle sur le lecteur de la voiture (sur les petites routes des Cévennes, France-Musique ne passe pas …), ce CD ira grossir ma collection d’incontournables pour voix et orchestre : les Quatre Derniers Lieder de Strauss (par Gundula Janowitz), les Nuits d’Eté de Berlioz (par Régine Crespin), les KindertotenLieder de Mahler (par Kathleen Ferrier), Des Knaben Wunderhorn du même (par Maureen Forrester), le Poème de l’Amour et de la Mer de Chausson (par Jessye Norman). Peut-être bien que j’en oublie, mais ça vous donne une petite idée …

Le chant français en deuil !

Régine Crespin nous a quitté. Si, pour le grand public, elle n’avait pas la renommée d’une Callas ou d’un Pavarotti, pour tout le monde musical – et pas seulement français – c’est une perte incommensurable. Certes, je n’ai pas eu la chance l’entendre chanter en « life » mais ses enregistrements restent des références, en particulier celui des Nuits d’Eté de Berlioz, considéré encore aujourd’hui comme inégalé par bien des connaisseurs. Je ne l’aurai donc connue que par ses disques et ses interviews (merci France Musique !), qui étaient un régal tant elle alliait humour, bon sens et franc-parler. Elle était « notre » grande dame du chant, français mais aussi wagnérien et straussien (La Maréchale, en particulier) , comme interprète, mais aussi en tant que professeur et mentor. Ses « crespinets » et « crespinettes » (= ses élèves) sont en deuil, le chant français est en deuil … et je le suis aussi.