Et dire que j’ai failli ne pas le voir !

16 pages de reportage dans le dernier numéro d’Au Québec

Je n’achète quasiment plus de magazines français (à moins de 2 mois du départ, je m’intéresse plus à ce qui se passe de l’autre côté de la « mare » …), c’est donc tout à fait par hasard que je suis tombée en arrêt devant la couverture du dernier numéro du magazine Au Québec. Et pour cause ! J’ai immédiatement reconnu la petite carte dans le coin en bas à gauche comme étant celle de l’expédition Pierre Doucet. Je me suis dépêchée d’aller à la bonne page, et ce ne sont pas moins de 16 pages de textes et photos qui sont consacrés à mes petits camarades québécois. Quand je pense qu’ils ne m’ont même pas prévenue ! Pour mémoire, les articles que je leur avais consacrés à cette occasion sont ici, et puis , encore , et enfin . Et n’oubliez pas la lecture de l’article ; le magazine est en vente dans tous les (bons) kiosques.

Grâce à Pierre, je sais enfin quel dégaine j’ai !

Will (devant), Bandit (à gauche), Conan (à droite) et moi (à l’arrière)

Ce n’est qu’à l’issue de 3 semaines de traîneau (la première en février, et les deux autres en décembre) que je peux enfin « me voir » en train de conduire mon traîneau. Pour les autres photos de Pierre, c’est ici : http://tinyurl.com/dx8ua et, contrairement à ce qui est indiqué, il n’est absolument pas nécessaire de créer un compte pour visualiser les photos ; il suffit de cliquer sur l’album, tout simplement.

Quelques faits marquants du séjour à Girardville

Quand la glace craque …
  1. J’ai réussi à dormir (presque) 4 nuits dehors dans mon hamac : les deux premières nuits dans le tipi installé à proximité du chalet de Toni, les deux suivantes à deux pas de la tente que nous avions monté pour la nuit. J’ai quand même regagné la tente (chauffée) au cours de la 4è nuit car je commençais à avoir un peu froid : il était 3h30 du matin et mon thermomètre marquait … – 21°C ! Qui dit mieux ?
  2. Lors des premières sorties de la saison, les chiens sont diablement excités, pour ne pas dire incontrôlables. Pour ne rien arranger, j’ai eu droit, pour la première semaine, aux deux plus gros molosses du chenil, Maluk et Ithaque ; malheureusement, la masse de leur cerveau étant grosso modo inversement proportionnel à leur poids, ils m’en ont fait voir de toutes les couleurs ! Quoique … ça surtout été du blanc, car ils n’ont pas perdu une occasion de me traîner dans la neige lorsque je les amenais au traîneau le matin ou tentais de les rattacher à leur place en fin de journée. J’ai heureusement eu droit à des chiens un peu plus calmes – et moins costauds – en deuxième semaine.
  3. J’ai brillamment passé le test d’allumage de mon premier feu en plein hiver, avec pour tous accessoires « hors nature » qu’un briquet Bic et une seule petite bougie de 3,5 cm de haut, du style de celle que l’on met sur les gâteaux d’anniversaire. Eh oui ! même sous la neige, on peut trouver du bois sec et des végétaux (lichens et écorces en particulier) pour démarrer un feu sans papier.
  4. C’est toujours un peu impressionnant de passer dans de la « slosh » (neige fondue) lorsque l’on est sur un lac : on se demande si ça va tenir ou pas ! Mais ce qui est franchement désagréable, c’est que les patins du traîneau (ou les raquettes, si l’on est à pied) se couvrent instantanément d’un bonne couche de glace. C’est très lourd, et ça colle !
  5. J’ai testé la limite inférieure de mon thermomètre enregistreur : il a marqué -25°C à 11 heures du soir, puis « Low » pendant les 5 heures suivantes. Je ne saurai vous dire si la température est descendue jusqu’à -30°C, ou même -35°C, mais je peux vous assurer que le poêle à bois a bien ronflé cette nuit-là dans la tente !
  6. A certains moments, il aurait presque fallu porter un casque intégral : en forêt, les branches surchargées de neige étaient très basses, et il fallait souvent s’accroupir sur les patins du traîneau pour se mettre à l’abri ; j’ai quand même récolté une (petite) balafre sur la joue gauche.
  7. Après vérification, les cartes topographiques qui équipent mon GPS sont plus détaillées que les versions papier de Tony ; du coup, il m’a emprunté l’engin pour reporter au crayon sur ses propres cartes les chemins qui lui manquaient.
  8. Je me suis gavée de la confiture aux framboises sauvages de Jannick pendant 2 semaines. Mais cette année, je vais pouvoir faire la mienne !
  9. Les chiens ont réussi à me « larguer  » à quelques kilomètres de l’arrivée le dernier jour : le traîneau a versé dans la poudreuse qui se trouvait à l’intérieur d’un virage ; j’ai pu le redresser, mais n’ai pas eu le temps de remonter … et ils ont continué sans moi. Dans ce cas-là, inutile de leur crier dessus : ils ne consentent à s’arrêter que si la personne qui se trouve devant prend la peine de stopper son propre traîneau, et de retenir le chien de tête par son collier ou le harnais !

Bref, c’était le fun comme on dit là-bas !

De retour …

Girardville sous la neige et le soleil

En fait, je ne suis pas vraiment sûre d’avoir complètement atterri : avec à peine 2 heures de sommeil en 36 heures, et un différentiel de température de plus de 35°C (il a fait environ -30°C les deux dernières nuits que nous avons passées sous la tente), j’ai un peu de mal à reprendre contact avec la réalité parisienne. A très vite pour plus de détails et quelques photos.

Chacun son tour …

La Mistassini enneigée, mais pas encore gelée

Echange de bons procédés : c’est moi qui suis allée me servir sur le blog de David, pour lui emprunter cette photo de la Mistassini, prise de son chalet. Si vous voulez mon avis, je pense que l’on va passer par la forêt pour aller au Camp des Lagopèdes, parce que les rivières n’ont pas l’air d’avoir gelé suffisamment ! Pour d’autres photos prises la semaine dernière par David, allez jeter un coup d’oeil à son blog http://spaces.msn.com/members/davidquebec/.

La forêt boréale dans la presse française

Le numéro de « Forêts » actuellement en kiosque

C’est en surfant sur le net ce week-end, à la recherche de récits d’aventure dans les régions nordiques, que je suis arrivée par hasard sur le site des Editions Glénat où j’ai découvert le sommaire du dernier numéro d’un magazine inconnu pour moi : « Forêts ». Avant de faire son acquisition, j’ai quand même jeté un coup d’oeil à son contenu : malheureusement, le nombre de pages consacrées au Québec était beaucoup trop réduit à mon goût, mais les articles m’ont paru suffisamment intéressants pour que mon porte-monnaie s’allège de 5 euros. Je ne suis qu’au début de ma lecture, mais si vous voulez savoir en détail ce que je vais faire au Québec les deux prochaines semaines, je vous conseille l’article « à la dure au fond des bois », à partir de la page 21 ; tout y est : le traîneau, les chiens, la tente de prospecteur et son poêle à bois, les raquettes … même la banique dont je vous parlais l’autre jour (dans cet article-là : http://tinyurl.com/djqjo).

Je persiste et signe

Montréal (à gauche) et l’embouchure de la Gironde (à droite)

Avis aux sceptiques : après vérification (merci Google Earth), je confirme que Montréal est bien à la même latitude que Bordeaux, et qu’Albanel (à un petite poignée de kilomètres au sud de Girardville) est situé sur le même parallèle que Paris. Comme quoi, la distance d’un point géographique par rapport aux pôles (le Nord, en l’occurrence) n’est qu’un des nombreux éléments participant aux caractéristiques (températures, précipitations, etc.) du climat local …

Il va en falloir un peu plus pour les traîneaux !

La première neige est tombée à Girardville
La photo était jointe à un mail de David, mais il faudra un peu plus que ces quelques centimètres (millimètres ?) de neige pour faire passer les traîneaux. Il reste encore … 5 bonnes semaines avant le départ pour Girardville et le Camp des Lagopèdes ; il devrait encore en tomber un peu d’ici là !

Le « vrai » retour aux sources

Le poêle à bois « de campagne »

La question m’ a prise par surprise et m’a laissée coite quelques instants : « Bien sûr, j’allais avoir une cheminée dans mon chalet ! » Au risque de me mettre à dos tous les fanas des soirées au coin du feu, je n’ai personnellement jamais vraiment compris l’intérêt d’une cheminée dans une maison ; ça fume, ça salit, ça ne chauffe rien … du gaspillage en somme. Au Québec, on fait du feu lorsque l’on est dehors, et on en fait quasiment tout le temps car il sert aussi bien à faire la cuisine qu’à se chauffer lorsqu’il fait froid ou humide, ou à éloigner les bestioles qui piquent l’été. Les chalets sont chauffés au bois, mais on utilise alors des poêles en fonte (la version « sédentaire » de celui de la photo ci-dessus, prise sous la tente) qui chauffent l’ensemble du volume de la pièce ; et on les utilise aussi comme cuisinière d’appoint, pour faire chauffer de l’eau, mijoter un ragoût … ou même pour griller des toasts comme nous l’avons fait cet hiver sous la tente.