Athènes, le retour (Randoaquarelle Crète-8)

(Si vous avez raté l’épisode précédent …)
Après une courte nuit de bateau pour regagner Le Pirée, nous revoilà à Athènes par une grise journée qui n’est pas due qu’à la pollution … La troupe se disperse ; rendez-vous pour le déjeuner … Je parcours l’Acropole en tentant un ou deux croquis entre les ondées ; mais, moyennant un minimum de précautions, l’appareil photo reste quand même l’outil le plus adapté à la météo du jour. Je m’attarde assez longuement autour de l’Odéon d’Hérode Atticus, comparant mentalement le mur de scène avec celui du Théâtre Antique d’Orange, que j’ai pu voir « en fonctionnement » il y a quelques années …


Le Théâtre de Dionysos est, lui, nettement moins bien conservé et/ou restauré …


En me frayant un passage parmi la foule des voyages organisés, déversé par bateaux/cars entiers (les guides brandissent des panneaux indiquant « croisière XXX, groupe n°4 », ça donne une petite idée …), je parviens tant bien que mal au sommet, où se dressent Les Propylées …


La pluie se fait plus insistante, lorsque j’entame la redescente, hyper-prudemment car le marbre poli et mouillé est aussi glissant qu’une patinoire ! J’aimerais savoir comment faisaient les Grecs de l’époque pour ne pas terminer les quatre fers en l’air ; avaient-ils des clous sous les semelles ? Dans le jardin de l’Ancienne Agora, je tombe en arrêt devant cette superbe église byzantine que je dois me contenter de prendre en photo (il pleut toujours …) ; en fait, j’y repasserai dans l’après-midi, mais n’aurais pas le temps de faire plus qu’un simple croquis.


C’est déjà la fin de cette randoaquarelle dont j’ai surtout évoqué le côté « rando ». Pour ce qui est de l’aquarelle, l’expérience est encore trop récente et déroutante pour que je puisse vraiment en parler : au départ, c’était pour moi un loisir un peu fascinant dont je cherchais à maîtriser les techniques ; au retour de ce voyage, c’est devenu un mode d’expression incontournable et très personnel que je ne sais pas encore vraiment comment utiliser … je me sens un peu dans la situation de quelqu’un qui devrait (ré)apprendre à parler … et il ne s’agit pas d’un langage supplémentaire, dont il suffirait d’apprendre le vocabulaire et la grammaire (ainsi que l’alphabet, pour ce qui est du grec, notamment), mais bien d’un moyen d’expression complètement différent et inconnu – de moi – jusqu’à présent. La route va probablement être longue mais grâce aux leçons avisées et conseils de notre guide-aquarelliste, je pense en apercevoir les premiers jalons ; mais vous devrez attendre un peu avant d’en voir les réalisations qui, de toute manière, ne rendraient pas du tout justice à son enseignement. Quelqu’un de relativement connu a dit il y a fort longtemps « Lève-toi et marche ! » Rien de mieux pour vous pousser vers l’autonomie, mais les premiers pas sont souvent hésitants, et il est difficile d’éviter quelques chutes en cours de route, surtout au début, quand l’équilibre est encore bien fragile …

Parce qu’un petit dessin vaut souvent mieux qu’un long discours …

… je vous livre en croquis mes activités des 10 jours précédents : flânerie dans Anduze …




… et son parc,

… attente à la clinique d’Alès pour une radio,


… en sirotant un thé à la maison,


… lors d’un de mes fréquents passages à St Jean du Gard,


… une petite visite à la Bambouseraie, où je n’étais pas revenue depuis 8 ans,


… bien au chaud dans la voiture, en redescendant du Col de Finiels (ce jour-là, j’ai aussi fait ça)


… sur la route de St André,


… et au restaurant de Villefort, où j’ai dégusté une réconfortante saucisse aux herbes avec son aligot (après ça, je n’avais malheureusement plus faim pour le gâteau à la châtaigne) ; ce jour-là, il faisait quand même -9°C à 5 heures de l’après-midi entre Finiels et Le Bleymard, et je ne devais pas reprendre la route en sens inverse avant 23 heures !

Etude et variations

Aucun rapport avec Chopin, mais plutôt avec mon incurable optimisme qui m’a incitée à monter de bonne heure sur le Mont Lozère pour faire une aquarelle du hameau de Bellecoste, que j’avais trouvé si beau l’autre jour. Comme de bien entendu, là-haut il faisait 5 à 6°C de moins que dans la vallée … soit tout juste 4°C, et le fort vent qui soufflait depuis plusieurs jours n’avait pas faibli. Mais le spectacle était trop beau pour repartir sans rien faire, surtout après presqu’une heure et demie de route ! J’ai fait le tour du hameau, cherchant à la fois un bon point de vue … et un emplacement abrité du vent frisquet, et ai fini par me poser au pied d’un gros rocher dominant les habitations. D’accord, j’avais le soleil presqu’en face, mais le contrejour ne m’a pas empêché d’enchaîner un rapide croquis à l’encre …


… suivi d’une petite étude à l’aquarelle …

… qui me serviront, je l’espère, un jour où des conditions plus clémentes me permettront de stationner sur place 1 à 2 heures, le temps de faire une « vraie » aquarelle.

A défaut, j’essaierai peut-être de la faire à la maison, en utilisant également la photo … En repartant, mon oeil était sans cesse attiré par les magnifiques couleurs des arbres, me demandant comment les traduire sur ma palette … par exemple ces teintes argentées (bouleaux dépourvus de feuilles ?) mêlées aux ors roux des hêtres et ceux plus jaunes des châtaigniers ; des essais à faire en perspective …


En remontant de la station de ski vers le Col de Finiels (plein sud, avec le soleil presqu’en face), j’ai repéré des reflets argentés suspects à la cîme des sapins. Vérification faite, ils étaient bel et bien givrés !

Le thermomètre de la voiture ne marquait d’ailleurs plus que 2°C et le bas-côté était parsemé de plaques de neige …

J’avais bien remarqué, en montant, que les grands piquets rouges avaient retrouvé leur place hivernale de chaque côté de la route, mais je n’avais pas réalisé que la neige était si proche (je me baignais sur les plages de Crète il y a à peine 8 jours !) ; il va décidément falloir que je remette les raquettes à poste, dans le coffre …

En route vers la Crète, via Barcelone et Athènes (Randoaquarelle Crète-1)

Barcelone ne m’a pas fait une bien grosse impression … les artères (Rambla et rues alentours) et places (Placa Reial) que nous avons parcourues m’ont furieusement rappelé le centre de Paris, aussi bien ses ruelles anciennes et tortueuses pleines de charme (Marais, Montorgueil) et certaines places historiques (Palais-Royal et son jardin) que les éventaires et autres attractions (statues vivantes) destinées à appâter les touristes qui fleurissent autour de Beaubourg ; d’ailleurs, même le Centre Culturel Contemporain a un petit air de Beaubourg, avec ses escalators en façade, les tuyaux en moins, tout de même ! Je passe sur les constructions psychédéliques à donner des cauchemars de Gaudi … à l’exception de l’élégante cathédrale Sagrada Familia, qui mérite le détour … mais franchement, les salades de fruits, je les préfère dans mon assiette plutôt que juchées au sommet des clochers ! Restent les petites rues dans lesquelles j’aurais aimé m’attarder, mais la nuit était déjà tombé, et il nous fallait prendre le chemin de l’aéroport.
A Athènes, le dépaysement est plutôt du … au fait que l’on ne comprend rien à ce qui est écrit partout ! En ce me qui me concerne, je ne comprenais pas non plus la langue parlée, pas plus qu’à Barcelone d’ailleurs ; mais la différence, c’est qu’à Athènes, quasiment tout le monde parle anglais (à Barcelone, ce n’est pas qu’ils ne le parlent pas, mais plutôt qu’on ne les comprend pas du tout !), ce qui m’a tout de suite mise assez à l’aise … et donné l’occasion de parler, ce qui m’arrive somme toute assez peu depuis une dizaine d’années. Visuellement, la ville paraît à la hauteur de sa réputation en matière de pollution (on a vraiment l’impression que tout est nimbé dans un nuage gris …), les immeubles sont plutôt bas, mais semblent tassés les uns contre les autres, encastrés à perte de vue dans les collines qui entourent la ville … Profitant de la Fête Nationale (les musées étaient gratuits) nous avons consacré notre matinée à la visite du Musée Archéologique National. Personnellement, j’ai été plus captivée par les petits objets issus de l’artisanat (ustensiles de cuisine, instruments médicaux, bijoux, etc.) que par les grosses pièces (pas toujours bien « rapiécées » d’ailleurs …) de sculptures ou poteries d’art ; rien de nouveau là-dedans : j’ai toujours été plus attirée par les arts et traditions populaires que par l’Art avec un grand « A » ! Une exception de taille (au sens propre comme au sens figuré) cependant : les magnifiques statues dues à Praxitèle, dont les drapés en particulier ont suscité mon admiration. En voici quelques exemples …



… ainsi qu’un bas-relief (ornant un mausolée, si je ne me trompe pas) mettant en scène un groupe de musiciennes.


Puis nous avons rejoint le Pirée pour embarquer à destination de Hania (ou Xania, ou La Chanée). Les magnifiques couleurs du soleil couchant m’ont fait la nique : le croquis à l’aquarelle que j’ai tenté est loin d’être à la hauteur de pareil spectacle …



Un peu plus tard, cependant, j’ai retrouvé un peu d’inspiration pour « croquer » les fauteuils du « lounge » où je suis restée bouquiner jusqu’à à arriver en vue (nocturne !) de la Crète.

Une semaine hors du temps …

Difficile de reprendre ses marques après une telle virée … Certes, c’était la Crète, la partie la plus méridionale de l’Europe, où il faisait encore très chaud (randonnées en short et sandales dans des gorges et le long de littoraux où l’ombre était parfois rare, bains de mer quotidiens, à peine un drap pour dormir, plus pour se protéger des moustiques que de l’air nocturne à peine rafraîchi …) Il y a eu aussi les longs transferts (train/voiture + avion + bateau) pour rejoindre Chania via Barcelone et Athènes (2 villes olympiques !) qui ont encore accentué la sensation de dépaysement … mais la véritable surprise est venue d’ailleurs. Lors de mes deux précédents stages avec Alain (en Provence en mai, et dans Gorges du Tarn en juin), les séances d’aquarelle s’apparentaient à des cours, dans lesquels j’avais le sentiment (d’essayer) de mettre en oeuvre diverses techniques. Avec Gérard, j’ai l’impression d’être passée d’un seul coup dans une autre dimension … Pinceau ou crayon deviennent de simples outils au service d’une expression personnelle à l’état brut, qu’il faut extraire de ses propres tripes ; bien sûr, la technique nécessite toujours un apprentissage, mais elle reste un artifice vide et inutile lorsque l’on n’a rien à exprimer … C’est après avoir vu certaines de ses aquarelles que j’avais contacté Gérard Béquin fin juillet ; trois mois plus tard, à l’issue d’une semaine en petit groupe avec lui, où nous avons travaillé, mais aussi marché, beaucoup parlé, pris des tonnes de photos (environ 400 en ce qui me concerne, mais les autres en ont pris 2 à 3 fois plus !), et partagé mille autres choses pendant 9 journées bien remplies, j’ai l’impression d’avoir ouvert une sorte de boîte de Pandore dont le contenu resterait à inventorier … Sur ses judicieux conseils, je me suis équipée d’un mini-carnet de croquis qui ne me quitte plus et surgit de ma poche à chaque occasion. Vous avez ci-dessous une bonne part de ma production des deux derniers jours du voyage …



… ainsi qu’une étude sur cette petite église d’Athènes sur laquelle j’ai complètement flashé ; je voulais en faire une « vraie » aquarelle, mais le temps (durée et météo à la fois) m’en a empêché …


J’ai retrouvé avec plaisir mes chères Cévennes en ayant maintenant beaucoup plus d’idées, et surtout moins d’inhibitions, sur la manière de les aborder en peinture et dessin. Grâce à (… à cause de …) Gérard Béquin, j’ai l’impression d’être devenue accro … du « wilderness », je l’étais déjà (Cf. le nom du blog et ma signature) depuis un bon moment ; de l’aquarelle et du dessin, autour desquels je « tournicotais » depuis si longtemps sans savoir comment m’y prendre, je pense que c’est désormais « pour de bon » ! Bien évidemment, j’attends avec impatience la prochaine randoaquarelle que Gérard sera en mesure de nous proposer ; quelle que soit la destination, j’ai bien l’intention d’en être. En attendant, j’ai de quoi bosser sur place : paysages, nature, villages, ruines, etc. sont ici tous plus beaux les uns que les autres ; jusqu’ici, je m’étais – plus ou moins bien – contentée de les prendre en photos, mais une ère nouvelle s’est ouverte …

Cliquer sur les images pour les agrandir et lire les légendes

Exercice en … limité (compléter les pointillés)

Le dernier jour du stage dans les Gorges du Tarn a été consacré à un exercice bien différent de ce que j’avais pratiqué jusqu’ici : le croquis de type « carnet de voyage ». Au départ, c’est le temps qui est limité (de 10 minutes à 1/2 heure environ) ; en corollaire, il faut faire petit (taille limitée) et s’encombrer du minimum de matériel (moyens limités) pour pouvoir tout trimballer sur soi et rester mobile (pas le temps de s’installer, on travaille debout). Concrètement, j’avais le bloc à la main, la petite boîte d’aquarelles dans la poche arrière de mon short, crayon, stylo et pinceau-réservoir (l’instrument in-dis-pen-sa-ble) dans la poche de poitrine de la chemise. Action !


Premier exercice : un panorama des Gorges du Tarn ; excusez le cadrage de la photo (on était toutes agglutinées en bout de virage, et je n’ai pas trop eu le choix de l’angle de vue) qui ne permet pas de voir le Tarn …


… mais vous pouvez constater qu’il est bien sur le dessin … un peu noirci car j’ai découvert à cette occasion que l’encre de mon stylo n’était pas waterproof ! En mettant la couleur sur le dessin à la plume, j’ai tout délavé …


Même topo pour cette ferme du Causse Méjean (en haut à gauche + photo en dessous) ; à partir de là, j’ai décidé d’esquisser au crayon avant de peindre, et de faire les rehauts à l’encre pour finir. Ceux qui me connaissent un tant soit peu ne seront pas étonnés de savoir que j’étais toujours parmi les premières à terminer … de sorte que j’ai pu commencer un deuxième croquis sur le même site : une arche donnant sur une cour fleurie (en bas à droite, pas de photo), mais je quand même pas tout à fait eu le temps de le terminer avant que nous reprenions la route.
A l’arrêt suivant, nous avions un choix entre 2 sujets et j’ai fait … les 2 ! d’abord la cheminée (en haut à droite + photo), puis la maison (en bas à gauche + photo) – mais je regrette de n’avoir pas « vu » la barrière – très « graphique » – qui aurait mérité de figurer dans le dessin.


Pour ce prieuré que vous voyez dans le coin gauche (j’ai oublié de le prendre en photo …), en haut, la consigne était simple : « dessinez ce que vous voulez en 20 minutes » ! La façade était assez sympa, mais j’ai quand même pris un peu de temps pour contourner le bâtiment ; après avoir renoncé à faire une vue latérale à cause du contre-jour, je suis tombée en arrêt sur le point de vue arrière que j’ai tenté de rendre ici.
En haut à droite se trouve un toit-citerne (Cf.photo juste après), destiné à recueillir les eaux de pluie et à les stocker dans une citerne souterraine équipée d’un puits. Par manque de place, j’ai malheureusement du laisser tomber (façon de parler, c’est un énorme bloc de pierre creusé dans la masse !) l’abreuvoir que l’on aperçoit en bas à gauche sur la photo.


Au milieu en bas se trouve une très originale croix en fer forgé (voir détails sur la photo, plus bas). Bon d’accord, les moutons sont un peu … stylisés ; un essai ultérieur en un plus grand (celui de droite, à l’encre) n’est pas mieux réussi. Après une micro-démo d’Alain, j’ai fini par en produire un un peu plus acceptable (à gauche, au crayon), mais il y a encore du travail en perspective ; ça tombe bien, les moutons, c’est pas ça qui manque par ici !


Histoire de finir en beauté, Alain nous a mis en situation devant un magnifique panoramique des Gorges du Tarn (la photo est un montage de 3 clichés successifs). Le projet était toutefois ambitieux compte tenu de notre niveau résiduel de concentration (on avait quand même pas mal « produit » depuis le début de la journée) et je vous épargnerai un résultat que ne je trouve pas très folichon !


Et maintenant ? J’attends avec impatience le prochain stage orienté carnet de voyage … au Maroc peut-être ? D’ici là, les occasions de pratiquer en extérieur ne devraient pas trop manquer : en balades quotidiennes dans les Cévennes, d’abord (j’ai planifié un paquet de sorties avec le Festival Nature pour les 3 prochaines semaines) ; et autour de Vaison, pendant les Choralies, ensuite. A bientôt pour de nouveaux croquis.
PS : pensez à cliquer sur les images pour les voir en grand !

Neige et brouillard …

Côté météo, c’était plutôt « pluie et brouillard » pour les premiers jours de ce stage d’aquarelle dans les Gorges du Tarn. De notre perchoir sur le Causse de Sauveterre, nous avons vu défiler gros nuages et bancs de brumes, qui nous cachaient même parfois le Causse Méjean juste en face. Quant aux températures, c’était pas vraiment la joie, d’autant plus qu’aucun d’entre nous n’avait prévu la garde-robe automno-hivernale ! En fait, nous avons passé une bonne partie des 3 premiers jours « en atelier », ce qui ne veut pas dire que nous avons perdu notre temps pour autant : c’était l’occasion ou jamais de faire un peu de technique et de travailler des sujets « d’actualité » notamment …

… les diverses teintes de gris (ci-dessus la précieuse démonstration d’Alain) que nous avons utilisées dans un paysage de brumes sur les Gorges du Tarn (ç’aurait presque pu être celui que nous voyions de la fenêtre mais vous ne le verrez pas, je l’ai « censuré ») …


… et même des paysages enneigés (d’après une aquarelle représentant la Maison des Chapdelaine, non loin du coin où j’étais installé au Québec il y a encore quelques mois). Inutile de vous dire que nous avons accueilli avec plaisir le retour d’un temps … acceptable (sec, mais avec un fort courant d’air très frais) de jeudi matin qui nous a enfin permis d’aérer pliants et pinceaux devant ce panorama très fleuri …


… interprété comme suit :


L’après-midi s’est déroulée dans une ambiance beaucoup plus estivale, sur une petite plage au bord du Tarn d’où nous avons tenté « d’appréhender » les rochers massifs du Causse Méjean en contre-plongée …

… ça n’est peut-être pas hyper-ressemblant, mais côté couleurs, je me suis éclatée !

Le dernier jour a été consacré à la grande spécialité d’Alain : le carnet de voyage ; au lieu de consacrer plusieurs heures à peindre une seule aquarelle, nous nous sommes arrêtés en de nombreux endroits où nous ne disposions à chaque fois que de 20 à 30 minutes pour réaliser notre « oeuvre ». Un sacré challenge qui m’a beaucoup plu, mais il vous faudra patienter un peu pour en voir les résultats. A suivre …

Repiquage ou repêchage ?

Toujours est-il que j’ai signé sans hésitation pour une deuxième semaine ! Ca n’était pas gagné d’avance. D’accord, je savais que j’aimais l’aquarelle ; mais suffisamment pour peindre 6 heures par jour pendant 5 jours d’affilé ? Et puis, ceux qui me connaissent savent que j’ai beaucoup de mal à m’adapter à (subir ?) la vie de groupe ; ça n’est pas seulement une question d’esprit de contradiction (quoique je sois assez bien pourvue de ce côté-là …), mais surtout un besoin permanent et irrépressible d’autonomie qui m’a toujours fait privilégier les chemins de traverse aux grands axes (au sens propre comme au figuré). En fait, je suis bel et bien le contre-exemple du mouton de Panurge, et mon style « électron libre » n’est pas toujours compatible avec la fréquentation de mes semblables 14 heures sur 24. Dernier point – et non des moindres – comment allais-je m’entendre avec Alain Marc ? Mes précédentes tentatives en matière de cours (2 fois 3 mois il y une huitaine d’années) avait plus ou moins tourné cours : je voulais peindre à l’aquarelle, et me suis retrouvée à chaque fois à faire du dessin (que j’ai assez apprécié) et de l’acrylique (bof !), et même du pastel (là, je n’ai pas vraiment adhéré). Cette fois-ci, j’ai travaillé avec un aquarelliste de métier, qui privilégie le travail « sur le motif » dans la perspective de pochades et de carnets de voyage et ça change drôlement la donne ! Tout au long de la semaine, les difficultés sont allées croissant, bien que nous n’ayons jamais eu l’impression de « faire de la technique ». Pour moi qui débutais à zéro – je n’avais même jamais vu un aquarelliste travailler – tout était neuf ; mais ce qui m’a ouvert vraiment un nouvel horizon, c’est de voire comment Alain corrigeait nos oeuvres : en quelques coups de pinceaux (ajout d’une transition entre deux plans, rappel d’une couleur, retouche graphique, etc.), il parvenait à donner du caractère là où nous ne voyions qu’un horrible barbouillage … Du coup, l’essai de cette première semaine de stage était bel et bien transformé, et je n’avais plus aucune hésitation pour m’inscrire au prochain stage dans les Gorges du Tarn. Et je rêve de plus en plus au deux semaines au Maroc en octobre prochain … sous réserve que mon projet-phare (je vous tiens au courant prochainement, promis) m’en laisse le loisir.
Et maintenant, place à quelques images de la semaine …

Premier lever de soleil, pris de ma fenêtre – La semaine s’annonce plutôt bien …

Première séance de travail, dans le jardin même de l’abbaye …

… et le lavis qui en résulte.

Sujet du jour : le coquelicot (alizarine + rose pemanent)

Admirez ce champ sur lequel nous avons planché un moment,
mais vous ne verrez pas l’aquarelle, pas franchement à mon goût.

La chapelle Saint Sixte, de face cette fois …

… la même aux pinceaux.

Paysage provençal typique : un mas avec un champ d’oliviers en premier plan …

… et son interprétation.

L’aquarelle, on peut aussi la travailler à la plume et à … la brosse à dents !

A l’issue d’un petit port de pêche (pas montrable à mon avis) qui nous a donné pas mal de fil à retordre, place à la créativité (projection de taches sur papier mouillé) pour ce Pont Flavien, avec lequel nous nous sommes bien amusé, et qui a donné des résultats tout à fait intéressants.

L’aube se lève – orageuse – sur le jour du retour.

C’est-fi-ni … jusqu’au prochain stage, of course !

Rien que des plantes !

Le Festival Nature du Parc National des Cévennes proposait cette semaine un ensemble d’animations consacrées à la botanique. J’ai commencé par une balade naturaliste qui avait pour thème « Plantes comestibles et médicinales dans leur environnement » ; à l’issue d’une sortie avec reconnaissance des plantes et cueillette, nous sommes passés côté cuisine pour préparer un repas complet à base de plantes : soupe, tartes, beignets, beurre parfumé aux herbes, etc. Amusant mais, de mon point de vue personnel, la qualité gustative n’est pas franchement au rendez-vous. J’avais déjà eu un sentiment similaire à l’issue d’une sortie « salades » le mois dernier, qui ne m’avait pas franchement convaincue. Je pense qu’à l’avenir je me contenterai de cibler herbes aromatiques, baies et autres champignons, et laisserai les herbes et feuilles sauvages aux herbivores fanatiques.
Beaucoup plus intéressante, par contre, était la journée intitulée « Carnet de croquis pour promeneur », en particulier les premiers exercices qui ont consisté, après avoir ébauché des croquis à l’encre, de passer à leur colorisation en employant des pigments … 100% naturels. Quid ? L’idée est de se balader en pleine nature, et d’utiliser toutes les substances colorantes – essentiellement les végétaux, mais éventuellement un peu de terre – qui nous tombent sous la main. En l’occurrence, il a été difficile, dans le secteur où nous étions, de trouver des bleus satisfaisants pour colorer nos ciels, mais question verts, jaunes, violets et même rouges (les coquelicots en particulier tachent bien), nous avons eu l’embarras du choix. Je vous laisse admirer quelques-unes de mes oeuvres … dont je ne suis pas trop mécontente, compte tenu du fait que je n’avais encore jamais essayé de dessiner à l’encre (impossible de gommer ou raturer, of course !)



Cette expérience fort intéressante – ainsi que quelques autres dans lesquelles j’ai été franchement moins bonne – était animée par Jacqueline Dumas, qui organise à longueur d’année des stages d’aquarelle dans le cadre de l’association Clet de l’Art. Retenez l’adresse, il est bien possible que je vous en reparle bientôt (le stage rando-photo-croquis-aquarelle de novembre dans les Cévennes me tente tout particulièrement). Mais pour l’heure, je prépare mon paquetage en vue d’aller suivre le stage d’Alain Marc intitulé « Lumières de Provence, entre Alpilles et Lubéron ». A suivre …