Presque la rentrée avant l’heure …
C’était en tout cas l’occasion de reprendre les pinceaux … qui n’avaient pas pris l’air (ni l’eau !) depuis bien longtemps, pour une petite journée de stage en compagnie d’Agnès et Alain, les talentueux aquarellistes, notamment auteurs de Transhumance en Cévennes, un livre qui figure en bonne place dans ma bibliothèque. Mais j’avais aussi prévenu Alain que je souhaitais me remettre « vraiment » à l’aquarelle, et rejoindre l’un des cours réguliers qu’Agnès et lui animent tout au long de l’année. C’est désormais chose faite, et j’attends avec impatience mon premier atelier avec Clarens’Art : 2 heures par semaine de pratique, plus 3 heures de théorie/exercices un vendredi par mois, voilà qui devrait me permettre d’acquérir un peu plus de « métier ». Pour les « régionaux » qui seraient tentés, il reste encore quelques places disponibles (voir le bas de la page) et je peux témoigner de l’accueil plus que sympathique qui m’a été fait. Qu’on se le dise …
Athènes, le retour (Randoaquarelle Crète-8)
(Si vous avez raté l’épisode précédent …)
Après une courte nuit de bateau pour regagner Le Pirée, nous revoilà à Athènes par une grise journée qui n’est pas due qu’à la pollution … La troupe se disperse ; rendez-vous pour le déjeuner … Je parcours l’Acropole en tentant un ou deux croquis entre les ondées ; mais, moyennant un minimum de précautions, l’appareil photo reste quand même l’outil le plus adapté à la météo du jour. Je m’attarde assez longuement autour de l’Odéon d’Hérode Atticus, comparant mentalement le mur de scène avec celui du Théâtre Antique d’Orange, que j’ai pu voir « en fonctionnement » il y a quelques années …
Le Théâtre de Dionysos est, lui, nettement moins bien conservé et/ou restauré …
En me frayant un passage parmi la foule des voyages organisés, déversé par bateaux/cars entiers (les guides brandissent des panneaux indiquant « croisière XXX, groupe n°4 », ça donne une petite idée …), je parviens tant bien que mal au sommet, où se dressent Les Propylées …
La pluie se fait plus insistante, lorsque j’entame la redescente, hyper-prudemment car le marbre poli et mouillé est aussi glissant qu’une patinoire ! J’aimerais savoir comment faisaient les Grecs de l’époque pour ne pas terminer les quatre fers en l’air ; avaient-ils des clous sous les semelles ? Dans le jardin de l’Ancienne Agora, je tombe en arrêt devant cette superbe église byzantine que je dois me contenter de prendre en photo (il pleut toujours …) ; en fait, j’y repasserai dans l’après-midi, mais n’aurais pas le temps de faire plus qu’un simple croquis.
C’est déjà la fin de cette randoaquarelle dont j’ai surtout évoqué le côté « rando ». Pour ce qui est de l’aquarelle, l’expérience est encore trop récente et déroutante pour que je puisse vraiment en parler : au départ, c’était pour moi un loisir un peu fascinant dont je cherchais à maîtriser les techniques ; au retour de ce voyage, c’est devenu un mode d’expression incontournable et très personnel que je ne sais pas encore vraiment comment utiliser … je me sens un peu dans la situation de quelqu’un qui devrait (ré)apprendre à parler … et il ne s’agit pas d’un langage supplémentaire, dont il suffirait d’apprendre le vocabulaire et la grammaire (ainsi que l’alphabet, pour ce qui est du grec, notamment), mais bien d’un moyen d’expression complètement différent et inconnu – de moi – jusqu’à présent. La route va probablement être longue mais grâce aux leçons avisées et conseils de notre guide-aquarelliste, je pense en apercevoir les premiers jalons ; mais vous devrez attendre un peu avant d’en voir les réalisations qui, de toute manière, ne rendraient pas du tout justice à son enseignement. Quelqu’un de relativement connu a dit il y a fort longtemps « Lève-toi et marche ! » Rien de mieux pour vous pousser vers l’autonomie, mais les premiers pas sont souvent hésitants, et il est difficile d’éviter quelques chutes en cours de route, surtout au début, quand l’équilibre est encore bien fragile …
Une semaine hors du temps …
Difficile de reprendre ses marques après une telle virée … Certes, c’était la Crète, la partie la plus méridionale de l’Europe, où il faisait encore très chaud (randonnées en short et sandales dans des gorges et le long de littoraux où l’ombre était parfois rare, bains de mer quotidiens, à peine un drap pour dormir, plus pour se protéger des moustiques que de l’air nocturne à peine rafraîchi …) Il y a eu aussi les longs transferts (train/voiture + avion + bateau) pour rejoindre Chania via Barcelone et Athènes (2 villes olympiques !) qui ont encore accentué la sensation de dépaysement … mais la véritable surprise est venue d’ailleurs. Lors de mes deux précédents stages avec Alain (en Provence en mai, et dans Gorges du Tarn en juin), les séances d’aquarelle s’apparentaient à des cours, dans lesquels j’avais le sentiment (d’essayer) de mettre en oeuvre diverses techniques. Avec Gérard, j’ai l’impression d’être passée d’un seul coup dans une autre dimension … Pinceau ou crayon deviennent de simples outils au service d’une expression personnelle à l’état brut, qu’il faut extraire de ses propres tripes ; bien sûr, la technique nécessite toujours un apprentissage, mais elle reste un artifice vide et inutile lorsque l’on n’a rien à exprimer … C’est après avoir vu certaines de ses aquarelles que j’avais contacté Gérard Béquin fin juillet ; trois mois plus tard, à l’issue d’une semaine en petit groupe avec lui, où nous avons travaillé, mais aussi marché, beaucoup parlé, pris des tonnes de photos (environ 400 en ce qui me concerne, mais les autres en ont pris 2 à 3 fois plus !), et partagé mille autres choses pendant 9 journées bien remplies, j’ai l’impression d’avoir ouvert une sorte de boîte de Pandore dont le contenu resterait à inventorier … Sur ses judicieux conseils, je me suis équipée d’un mini-carnet de croquis qui ne me quitte plus et surgit de ma poche à chaque occasion. Vous avez ci-dessous une bonne part de ma production des deux derniers jours du voyage …
… ainsi qu’une étude sur cette petite église d’Athènes sur laquelle j’ai complètement flashé ; je voulais en faire une « vraie » aquarelle, mais le temps (durée et météo à la fois) m’en a empêché …
J’ai retrouvé avec plaisir mes chères Cévennes en ayant maintenant beaucoup plus d’idées, et surtout moins d’inhibitions, sur la manière de les aborder en peinture et dessin. Grâce à (… à cause de …) Gérard Béquin, j’ai l’impression d’être devenue accro … du « wilderness », je l’étais déjà (Cf. le nom du blog et ma signature) depuis un bon moment ; de l’aquarelle et du dessin, autour desquels je « tournicotais » depuis si longtemps sans savoir comment m’y prendre, je pense que c’est désormais « pour de bon » ! Bien évidemment, j’attends avec impatience la prochaine randoaquarelle que Gérard sera en mesure de nous proposer ; quelle que soit la destination, j’ai bien l’intention d’en être. En attendant, j’ai de quoi bosser sur place : paysages, nature, villages, ruines, etc. sont ici tous plus beaux les uns que les autres ; jusqu’ici, je m’étais – plus ou moins bien – contentée de les prendre en photos, mais une ère nouvelle s’est ouverte …
Neige et brouillard …
Côté météo, c’était plutôt « pluie et brouillard » pour les premiers jours de ce stage d’aquarelle dans les Gorges du Tarn. De notre perchoir sur le Causse de Sauveterre, nous avons vu défiler gros nuages et bancs de brumes, qui nous cachaient même parfois le Causse Méjean juste en face. Quant aux températures, c’était pas vraiment la joie, d’autant plus qu’aucun d’entre nous n’avait prévu la garde-robe automno-hivernale ! En fait, nous avons passé une bonne partie des 3 premiers jours « en atelier », ce qui ne veut pas dire que nous avons perdu notre temps pour autant : c’était l’occasion ou jamais de faire un peu de technique et de travailler des sujets « d’actualité » notamment …
… les diverses teintes de gris (ci-dessus la précieuse démonstration d’Alain) que nous avons utilisées dans un paysage de brumes sur les Gorges du Tarn (ç’aurait presque pu être celui que nous voyions de la fenêtre mais vous ne le verrez pas, je l’ai « censuré ») …
… et même des paysages enneigés (d’après une aquarelle représentant la Maison des Chapdelaine, non loin du coin où j’étais installé au Québec il y a encore quelques mois). Inutile de vous dire que nous avons accueilli avec plaisir le retour d’un temps … acceptable (sec, mais avec un fort courant d’air très frais) de jeudi matin qui nous a enfin permis d’aérer pliants et pinceaux devant ce panorama très fleuri …
L’après-midi s’est déroulée dans une ambiance beaucoup plus estivale, sur une petite plage au bord du Tarn d’où nous avons tenté « d’appréhender » les rochers massifs du Causse Méjean en contre-plongée …
… ça n’est peut-être pas hyper-ressemblant, mais côté couleurs, je me suis éclatée !
Le dernier jour a été consacré à la grande spécialité d’Alain : le carnet de voyage ; au lieu de consacrer plusieurs heures à peindre une seule aquarelle, nous nous sommes arrêtés en de nombreux endroits où nous ne disposions à chaque fois que de 20 à 30 minutes pour réaliser notre « oeuvre ». Un sacré challenge qui m’a beaucoup plu, mais il vous faudra patienter un peu pour en voir les résultats. A suivre …
Rien que des plantes !
Le Festival Nature du Parc National des Cévennes proposait cette semaine un ensemble d’animations consacrées à la botanique. J’ai commencé par une balade naturaliste qui avait pour thème « Plantes comestibles et médicinales dans leur environnement » ; à l’issue d’une sortie avec reconnaissance des plantes et cueillette, nous sommes passés côté cuisine pour préparer un repas complet à base de plantes : soupe, tartes, beignets, beurre parfumé aux herbes, etc. Amusant mais, de mon point de vue personnel, la qualité gustative n’est pas franchement au rendez-vous. J’avais déjà eu un sentiment similaire à l’issue d’une sortie « salades » le mois dernier, qui ne m’avait pas franchement convaincue. Je pense qu’à l’avenir je me contenterai de cibler herbes aromatiques, baies et autres champignons, et laisserai les herbes et feuilles sauvages aux herbivores fanatiques.
Beaucoup plus intéressante, par contre, était la journée intitulée « Carnet de croquis pour promeneur », en particulier les premiers exercices qui ont consisté, après avoir ébauché des croquis à l’encre, de passer à leur colorisation en employant des pigments … 100% naturels. Quid ? L’idée est de se balader en pleine nature, et d’utiliser toutes les substances colorantes – essentiellement les végétaux, mais éventuellement un peu de terre – qui nous tombent sous la main. En l’occurrence, il a été difficile, dans le secteur où nous étions, de trouver des bleus satisfaisants pour colorer nos ciels, mais question verts, jaunes, violets et même rouges (les coquelicots en particulier tachent bien), nous avons eu l’embarras du choix. Je vous laisse admirer quelques-unes de mes oeuvres … dont je ne suis pas trop mécontente, compte tenu du fait que je n’avais encore jamais essayé de dessiner à l’encre (impossible de gommer ou raturer, of course !)
Cette expérience fort intéressante – ainsi que quelques autres dans lesquelles j’ai été franchement moins bonne – était animée par Jacqueline Dumas, qui organise à longueur d’année des stages d’aquarelle dans le cadre de l’association Clet de l’Art. Retenez l’adresse, il est bien possible que je vous en reparle bientôt (le stage rando-photo-croquis-aquarelle de novembre dans les Cévennes me tente tout particulièrement). Mais pour l’heure, je prépare mon paquetage en vue d’aller suivre le stage d’Alain Marc intitulé « Lumières de Provence, entre Alpilles et Lubéron ». A suivre …