Pourquoi ne pas commencer tout de suite ?

C’est en prévision de futurs ateliers de modèle vivant que j’ai investi dans ce chevalet « de campagne » léger et très pratique …


… mais je n’allais pas le laisser prendre la poussière pour autant ! J’ai donc commencé ma première « vraie » esquisse grand format au fusain. Pour le moment je barbouille (autant mes doigts que la feuille, d’ailleurs …) et m’émerveille de découvrir la peinture … sans peinture ! Mais ça va bien finir par prendre forme ; rendez-vous dans quelques jours pour voir la version définitive.

Difficile de revenir à la couleur …

Ca faisait un moment que j’avais plus ou moins laissé tombé les pinceaux : les températures extérieures et conditions météo étant ce qu’elles étaient, je m’étais contentée de croquis rapides au feutre. Il commençait à être temps de retrouver le « toucher » des pinceaux, et surtout de reprendre l’habitude de jouer avec les couleurs plutôt que de me contenter de graphisme monochrome. Après les natures mortes de la fin de l’année dernière, dont je n’étais pas trop mécontente, le redémarrage a été plutôt difficile et un certain nombre d’essais se sont transformés en papier brouillon … Pour me remettre un peu sérieusement à l’aquarelle, j’ai finalement repris la même technique que pour le croquis au stylo : un petit carnet de croquis en permanence sur moi, prêt à être utilisé à la première occasion ; bien sûr, il faut un petit peu plus de matériel (un porte-mines pour « cadrer » le dessin, la mini-boîte de 14 couleurs et un pinceau à réservoir d’eau), et surtout plus de temps pour dessiner… ce qui peut parfois entraîner quelques questions …

… en particulier, le croquis ci-dessous, fait de la voiture en face de la cour d’un potier, a attiré l’attention de la propriétaire : inquiète de me voir parquée depuis un moment en face de son atelier-magasin, elle est venue investiguer avant de me laisser, pas trop rassurée, à mes esquisses !

Déjà le printemps sur le Mont Lozère ?

Certes, la neige ne manquait pas à l’Aubaret où j’ai laissé la voiture, et j’ai un peu hésité … raquettes ou pas ? J’ai finalement opté pour la version light, et c’est en baskets que j’ai attaqué la montée vers le Pont du Tarn …


La température était des plus clémentes, et je marchais d’un bon pas sur une neige assez dure. J’ai d’ailleurs du rapidement éliminer quelques couches : gilet, polaire, jambes (amovibles) du pantalon ont trouvé place dans le sac à dos …


… et c’est en short et tee-shirt que j’ai atteint ma salle à manger du jour …


… qui a aussi fait fonction de salle de dessin.


La redescente a été un peu plus épique : dans ce sens-là, c’était un peu plus glissant ; et surtout, la neige attaquée par dessus par le soleil, par dessous par les inombrables ruisseaux qui dévalaient les pentes, a cédé un certain nombre de fois sous mes pas et j’ai eu quelques occasions de me mouiller les pieds … jusqu’au dessus du genou. Dans ces conditions, le gros avantage du short-basket par rapport au pantalon-chaussures de marche, c’est qu’on se mouille peu et que l’on sèche très vite ! Quelques arrêts pour profiter du panorama …


… et une nouvelle longue pause croquis-sieste juste au-dessus du hameau de l’Aubaret (il faisait tellement beau que je répugnais à regagner la voiture pour redescendre dans la vallée).



Pour finir en beauté, j’ai décidé de rentrer par la route directe (je n’ai pas dit droite !) qui traverse le massif du Bougès par le col du Sapet (la lumière était tellement belle là-haut que je n’ai pas résisté à un arrêt-photo en plein ciel) …


redescend par Saint Julien d’Arpaon, remonte sur la Cam à Barre des Cévennes (tout ça en lacets bien serrés) avant de rejoindre la route « habituelle », celle qui passe au creux des vallées par le Pont de Montvert et Florac. Ce fut une bien belle journée … en short et tee-shirt dans la neige à plus de 1300m d’altitude un 20 janvier, que rêver de mieux ?

Parce qu’un petit dessin vaut souvent mieux qu’un long discours …

… je vous livre en croquis mes activités des 10 jours précédents : flânerie dans Anduze …




… et son parc,

… attente à la clinique d’Alès pour une radio,


… en sirotant un thé à la maison,


… lors d’un de mes fréquents passages à St Jean du Gard,


… une petite visite à la Bambouseraie, où je n’étais pas revenue depuis 8 ans,


… bien au chaud dans la voiture, en redescendant du Col de Finiels (ce jour-là, j’ai aussi fait ça)


… sur la route de St André,


… et au restaurant de Villefort, où j’ai dégusté une réconfortante saucisse aux herbes avec son aligot (après ça, je n’avais malheureusement plus faim pour le gâteau à la châtaigne) ; ce jour-là, il faisait quand même -9°C à 5 heures de l’après-midi entre Finiels et Le Bleymard, et je ne devais pas reprendre la route en sens inverse avant 23 heures !

Etude et variations

Aucun rapport avec Chopin, mais plutôt avec mon incurable optimisme qui m’a incitée à monter de bonne heure sur le Mont Lozère pour faire une aquarelle du hameau de Bellecoste, que j’avais trouvé si beau l’autre jour. Comme de bien entendu, là-haut il faisait 5 à 6°C de moins que dans la vallée … soit tout juste 4°C, et le fort vent qui soufflait depuis plusieurs jours n’avait pas faibli. Mais le spectacle était trop beau pour repartir sans rien faire, surtout après presqu’une heure et demie de route ! J’ai fait le tour du hameau, cherchant à la fois un bon point de vue … et un emplacement abrité du vent frisquet, et ai fini par me poser au pied d’un gros rocher dominant les habitations. D’accord, j’avais le soleil presqu’en face, mais le contrejour ne m’a pas empêché d’enchaîner un rapide croquis à l’encre …


… suivi d’une petite étude à l’aquarelle …

… qui me serviront, je l’espère, un jour où des conditions plus clémentes me permettront de stationner sur place 1 à 2 heures, le temps de faire une « vraie » aquarelle.

A défaut, j’essaierai peut-être de la faire à la maison, en utilisant également la photo … En repartant, mon oeil était sans cesse attiré par les magnifiques couleurs des arbres, me demandant comment les traduire sur ma palette … par exemple ces teintes argentées (bouleaux dépourvus de feuilles ?) mêlées aux ors roux des hêtres et ceux plus jaunes des châtaigniers ; des essais à faire en perspective …


En remontant de la station de ski vers le Col de Finiels (plein sud, avec le soleil presqu’en face), j’ai repéré des reflets argentés suspects à la cîme des sapins. Vérification faite, ils étaient bel et bien givrés !

Le thermomètre de la voiture ne marquait d’ailleurs plus que 2°C et le bas-côté était parsemé de plaques de neige …

J’avais bien remarqué, en montant, que les grands piquets rouges avaient retrouvé leur place hivernale de chaque côté de la route, mais je n’avais pas réalisé que la neige était si proche (je me baignais sur les plages de Crète il y a à peine 8 jours !) ; il va décidément falloir que je remette les raquettes à poste, dans le coffre …

En route vers la Crète, via Barcelone et Athènes (Randoaquarelle Crète-1)

Barcelone ne m’a pas fait une bien grosse impression … les artères (Rambla et rues alentours) et places (Placa Reial) que nous avons parcourues m’ont furieusement rappelé le centre de Paris, aussi bien ses ruelles anciennes et tortueuses pleines de charme (Marais, Montorgueil) et certaines places historiques (Palais-Royal et son jardin) que les éventaires et autres attractions (statues vivantes) destinées à appâter les touristes qui fleurissent autour de Beaubourg ; d’ailleurs, même le Centre Culturel Contemporain a un petit air de Beaubourg, avec ses escalators en façade, les tuyaux en moins, tout de même ! Je passe sur les constructions psychédéliques à donner des cauchemars de Gaudi … à l’exception de l’élégante cathédrale Sagrada Familia, qui mérite le détour … mais franchement, les salades de fruits, je les préfère dans mon assiette plutôt que juchées au sommet des clochers ! Restent les petites rues dans lesquelles j’aurais aimé m’attarder, mais la nuit était déjà tombé, et il nous fallait prendre le chemin de l’aéroport.
A Athènes, le dépaysement est plutôt du … au fait que l’on ne comprend rien à ce qui est écrit partout ! En ce me qui me concerne, je ne comprenais pas non plus la langue parlée, pas plus qu’à Barcelone d’ailleurs ; mais la différence, c’est qu’à Athènes, quasiment tout le monde parle anglais (à Barcelone, ce n’est pas qu’ils ne le parlent pas, mais plutôt qu’on ne les comprend pas du tout !), ce qui m’a tout de suite mise assez à l’aise … et donné l’occasion de parler, ce qui m’arrive somme toute assez peu depuis une dizaine d’années. Visuellement, la ville paraît à la hauteur de sa réputation en matière de pollution (on a vraiment l’impression que tout est nimbé dans un nuage gris …), les immeubles sont plutôt bas, mais semblent tassés les uns contre les autres, encastrés à perte de vue dans les collines qui entourent la ville … Profitant de la Fête Nationale (les musées étaient gratuits) nous avons consacré notre matinée à la visite du Musée Archéologique National. Personnellement, j’ai été plus captivée par les petits objets issus de l’artisanat (ustensiles de cuisine, instruments médicaux, bijoux, etc.) que par les grosses pièces (pas toujours bien « rapiécées » d’ailleurs …) de sculptures ou poteries d’art ; rien de nouveau là-dedans : j’ai toujours été plus attirée par les arts et traditions populaires que par l’Art avec un grand « A » ! Une exception de taille (au sens propre comme au sens figuré) cependant : les magnifiques statues dues à Praxitèle, dont les drapés en particulier ont suscité mon admiration. En voici quelques exemples …



… ainsi qu’un bas-relief (ornant un mausolée, si je ne me trompe pas) mettant en scène un groupe de musiciennes.


Puis nous avons rejoint le Pirée pour embarquer à destination de Hania (ou Xania, ou La Chanée). Les magnifiques couleurs du soleil couchant m’ont fait la nique : le croquis à l’aquarelle que j’ai tenté est loin d’être à la hauteur de pareil spectacle …



Un peu plus tard, cependant, j’ai retrouvé un peu d’inspiration pour « croquer » les fauteuils du « lounge » où je suis restée bouquiner jusqu’à à arriver en vue (nocturne !) de la Crète.

Une semaine hors du temps …

Difficile de reprendre ses marques après une telle virée … Certes, c’était la Crète, la partie la plus méridionale de l’Europe, où il faisait encore très chaud (randonnées en short et sandales dans des gorges et le long de littoraux où l’ombre était parfois rare, bains de mer quotidiens, à peine un drap pour dormir, plus pour se protéger des moustiques que de l’air nocturne à peine rafraîchi …) Il y a eu aussi les longs transferts (train/voiture + avion + bateau) pour rejoindre Chania via Barcelone et Athènes (2 villes olympiques !) qui ont encore accentué la sensation de dépaysement … mais la véritable surprise est venue d’ailleurs. Lors de mes deux précédents stages avec Alain (en Provence en mai, et dans Gorges du Tarn en juin), les séances d’aquarelle s’apparentaient à des cours, dans lesquels j’avais le sentiment (d’essayer) de mettre en oeuvre diverses techniques. Avec Gérard, j’ai l’impression d’être passée d’un seul coup dans une autre dimension … Pinceau ou crayon deviennent de simples outils au service d’une expression personnelle à l’état brut, qu’il faut extraire de ses propres tripes ; bien sûr, la technique nécessite toujours un apprentissage, mais elle reste un artifice vide et inutile lorsque l’on n’a rien à exprimer … C’est après avoir vu certaines de ses aquarelles que j’avais contacté Gérard Béquin fin juillet ; trois mois plus tard, à l’issue d’une semaine en petit groupe avec lui, où nous avons travaillé, mais aussi marché, beaucoup parlé, pris des tonnes de photos (environ 400 en ce qui me concerne, mais les autres en ont pris 2 à 3 fois plus !), et partagé mille autres choses pendant 9 journées bien remplies, j’ai l’impression d’avoir ouvert une sorte de boîte de Pandore dont le contenu resterait à inventorier … Sur ses judicieux conseils, je me suis équipée d’un mini-carnet de croquis qui ne me quitte plus et surgit de ma poche à chaque occasion. Vous avez ci-dessous une bonne part de ma production des deux derniers jours du voyage …



… ainsi qu’une étude sur cette petite église d’Athènes sur laquelle j’ai complètement flashé ; je voulais en faire une « vraie » aquarelle, mais le temps (durée et météo à la fois) m’en a empêché …


J’ai retrouvé avec plaisir mes chères Cévennes en ayant maintenant beaucoup plus d’idées, et surtout moins d’inhibitions, sur la manière de les aborder en peinture et dessin. Grâce à (… à cause de …) Gérard Béquin, j’ai l’impression d’être devenue accro … du « wilderness », je l’étais déjà (Cf. le nom du blog et ma signature) depuis un bon moment ; de l’aquarelle et du dessin, autour desquels je « tournicotais » depuis si longtemps sans savoir comment m’y prendre, je pense que c’est désormais « pour de bon » ! Bien évidemment, j’attends avec impatience la prochaine randoaquarelle que Gérard sera en mesure de nous proposer ; quelle que soit la destination, j’ai bien l’intention d’en être. En attendant, j’ai de quoi bosser sur place : paysages, nature, villages, ruines, etc. sont ici tous plus beaux les uns que les autres ; jusqu’ici, je m’étais – plus ou moins bien – contentée de les prendre en photos, mais une ère nouvelle s’est ouverte …

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Exercice en … limité (compléter les pointillés)

Le dernier jour du stage dans les Gorges du Tarn a été consacré à un exercice bien différent de ce que j’avais pratiqué jusqu’ici : le croquis de type « carnet de voyage ». Au départ, c’est le temps qui est limité (de 10 minutes à 1/2 heure environ) ; en corollaire, il faut faire petit (taille limitée) et s’encombrer du minimum de matériel (moyens limités) pour pouvoir tout trimballer sur soi et rester mobile (pas le temps de s’installer, on travaille debout). Concrètement, j’avais le bloc à la main, la petite boîte d’aquarelles dans la poche arrière de mon short, crayon, stylo et pinceau-réservoir (l’instrument in-dis-pen-sa-ble) dans la poche de poitrine de la chemise. Action !


Premier exercice : un panorama des Gorges du Tarn ; excusez le cadrage de la photo (on était toutes agglutinées en bout de virage, et je n’ai pas trop eu le choix de l’angle de vue) qui ne permet pas de voir le Tarn …


… mais vous pouvez constater qu’il est bien sur le dessin … un peu noirci car j’ai découvert à cette occasion que l’encre de mon stylo n’était pas waterproof ! En mettant la couleur sur le dessin à la plume, j’ai tout délavé …


Même topo pour cette ferme du Causse Méjean (en haut à gauche + photo en dessous) ; à partir de là, j’ai décidé d’esquisser au crayon avant de peindre, et de faire les rehauts à l’encre pour finir. Ceux qui me connaissent un tant soit peu ne seront pas étonnés de savoir que j’étais toujours parmi les premières à terminer … de sorte que j’ai pu commencer un deuxième croquis sur le même site : une arche donnant sur une cour fleurie (en bas à droite, pas de photo), mais je quand même pas tout à fait eu le temps de le terminer avant que nous reprenions la route.
A l’arrêt suivant, nous avions un choix entre 2 sujets et j’ai fait … les 2 ! d’abord la cheminée (en haut à droite + photo), puis la maison (en bas à gauche + photo) – mais je regrette de n’avoir pas « vu » la barrière – très « graphique » – qui aurait mérité de figurer dans le dessin.


Pour ce prieuré que vous voyez dans le coin gauche (j’ai oublié de le prendre en photo …), en haut, la consigne était simple : « dessinez ce que vous voulez en 20 minutes » ! La façade était assez sympa, mais j’ai quand même pris un peu de temps pour contourner le bâtiment ; après avoir renoncé à faire une vue latérale à cause du contre-jour, je suis tombée en arrêt sur le point de vue arrière que j’ai tenté de rendre ici.
En haut à droite se trouve un toit-citerne (Cf.photo juste après), destiné à recueillir les eaux de pluie et à les stocker dans une citerne souterraine équipée d’un puits. Par manque de place, j’ai malheureusement du laisser tomber (façon de parler, c’est un énorme bloc de pierre creusé dans la masse !) l’abreuvoir que l’on aperçoit en bas à gauche sur la photo.


Au milieu en bas se trouve une très originale croix en fer forgé (voir détails sur la photo, plus bas). Bon d’accord, les moutons sont un peu … stylisés ; un essai ultérieur en un plus grand (celui de droite, à l’encre) n’est pas mieux réussi. Après une micro-démo d’Alain, j’ai fini par en produire un un peu plus acceptable (à gauche, au crayon), mais il y a encore du travail en perspective ; ça tombe bien, les moutons, c’est pas ça qui manque par ici !


Histoire de finir en beauté, Alain nous a mis en situation devant un magnifique panoramique des Gorges du Tarn (la photo est un montage de 3 clichés successifs). Le projet était toutefois ambitieux compte tenu de notre niveau résiduel de concentration (on avait quand même pas mal « produit » depuis le début de la journée) et je vous épargnerai un résultat que ne je trouve pas très folichon !


Et maintenant ? J’attends avec impatience le prochain stage orienté carnet de voyage … au Maroc peut-être ? D’ici là, les occasions de pratiquer en extérieur ne devraient pas trop manquer : en balades quotidiennes dans les Cévennes, d’abord (j’ai planifié un paquet de sorties avec le Festival Nature pour les 3 prochaines semaines) ; et autour de Vaison, pendant les Choralies, ensuite. A bientôt pour de nouveaux croquis.
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