Il y a des jours comme ça …

Presqu’un mois que je guettais une « fenêtre météo » pas trop défavorable pour aller arpenter le Causse du Larzac ; 3 jours sans pluie continue ni rafales annoncées à 55 km/h et plus, il n’y avait pas à hésiter ! Et tant pis si j’étais passé la veille entre les mains de l’ostéopathe, qui ne me voyait pas partir sans appréhension pour une soixantaine de kms avec un gros sac sur le dos et m’a bien recommandé de 1) ne pas tomber « encore une fois » (facile à dire) 2) ne pas oublier mes bâtons (déjà un peu plus facile … en principe) ; à vrai dire, j’aurais moi aussi préféré passer quelques jours à me cocooner dans le creux du hamac, mais les gambettes me démangeaient depuis bien trop longtemps pour que je laisse passer l’occasion.
J’ai eu un instant d’hésitation avant de refermer le coffre de la voiture … partir sans pelle, ni chaînes, était-ce bien raisonnable ? Je me suis vite auto-rassurée : on était quand même le 31 mars ! Histoire de me donner bonne conscience, j’avais quand même pris soin d’attraper ma veste Gore-tex, celle que je ne mets jamais qu’en montagne lorsqu’il neige vraiment beaucoup … Bon d’accord, le thermomètre de la voiture ne marquait que 3°C, mais il n’était encore que 8 heures du matin. Au Col Salidès, l’atmosphère commençait déjà à changer un peu : les pentes encore lointaines de l’Aigoual semblaient bien blanches … Mais passé la crête suivante, c’était carrément l’hiver : visiblement aucun véhicule n’était encore passé depuis la veille et la route était franchement recouverte d’une pellicule sur/dans laquelle mes roues laissaient une belle trace ! Merci, les pneus contact … pourvu que ça suffise pour aller jusqu’au bout. Arrivée à Cabrillac, pas question de prendre à gauche vers l’Aigoual, la route est décrétée « FERMEE » ! Le temps de sortir la carte pour évaluer les alternatives – il n’y en a pas 36 – et en route vers le Col du Perjuret … à 30 à l’heure, tous anti-brouillards allumés : purée de pois et bonne couche blanche sur la chaussée pendant plus de la moitié du trajet jusqu’au col. Ensuite, plus relax jusqu’à Meyrueis et la remontée de l’autre côté jusqu’au moment où … trouvant de nouveau des bas-côtés fortement enneigés, je m’étonne d’être aussi proche de l’Espérou, re-consulte la carte … m… j’ai du rater la route, demi-tour jusqu’au carrefour précédent (un bon quart d’heure dans chaque sens pour rien), re-m… c’est toujours pas la route vers Trèves et St Jean de Bruel … mais où est-elle donc ? Eclair de lucidité ! Ca devait être la toute petite route sur la droite marquée Villemagne … re-demi-tour, et je m’engage sur la minuscule route tortueuse que j’avais négligemment passée, celle des Gorges du Trévezel. Plus de neige par ici, on est trop bas ; par contre, on peut trouver …


… des rochers qui traversent la route ! Celui-là ne devait pas être là depuis bien longtemps, bloquant la moitié de la chaussée (déjà pas bien large !) et même pas encore signalé. Après l’avoir pris en photo, je me suis d’ailleurs dit que je n’avais pas été bien prudente de m’arrêter là : quelques-uns de ses congénères, encore accrochés quelques mètres plus haut, paraissaient bien près de vouloir rejoindre leur copain ! Je finis quand même par rejoindre Nant sans plus d’anicroche mais avec … plus d’une heure et demie de retard sur mes prévisions initiales ! Comme cadeau de bienvenue, la pluie. Qu’à celà ne tienne, mon chapeau … mon chapeau ? m… il n’est pas dans la voiture. Partir pour 3 jours de rando dans le vent et la pluie sans mon chapeau, j’y crois pas ! Heureusement, je ne pars jamais sans mon Buff (jamais sans mon chapeau non plus, d’habitude …) Le temps de l’extraire du sac à dos, de le coiffer, d’allumer le GPS pour qu’il « cause » avec ses satellites et prenne le temps de me dire où je suis, je passe aux bâtons, qu’il faut régler à la taille adéquate … Et m… j’avais pourtant vérifié hier soir que les mécanismes fonctionnaient sans problème, et là, il y en un qui ne veut absolument rien savoir : impossible de le bloquer à la bonne longueur, et je ne vais pas marcher en m’appuyant sur une tige de 40 cm (je ne suis pas grande, mais quand même !) Un peu énervée, je charge la mule (oui, c’est moi), ferme la voiture (en laissant la veste Gore-tex dedans, na !) , me cale provisoirement les bâtons sous le bras (on verra ça en route) et commence mon périple vers le sud, par la grimpette sur le Causse.


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2 réponses à “Il y a des jours comme ça …”

  1. Déjà, on peut en déduire que malgré un départ plus que risqué, tout c'est finalement bien terminé sinon nous n'aurions pas le plaisir de te lire… (Et m….! ;-))

    Plaisanterie mise à part, chapeau!

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