Finalement, le kayak c’est beaucoup plus facile !
La météo annonçait deux jours de grand beau temps, beaucoup de mes petits camarades de jeux habituels étaient partis voguer ailleurs (Côte Nord pour les uns, Iles de la Madeleine pour d’autres, Route Bleue pour un troisième groupe), j’avais donc décidé d’aller « canot-camper » au Parc des Hautes-Gorges de la Rivière-Malbaie. Double déconvenue en arrivant sur place (après près de 3 heures de route quand même …) : le camping est plein (il restait 3 emplacements libres hier et j’ai « négligé » de réserver), et le site de mise à l’eau n’est accessible qu’en navette … payante (15 dollars, car je n’ai pas droit – et pour cause – au tarif réduit accordé aux campeurs) si je veux faire véhiculer mon canot ! Après un petit quart d’heure de réflexion, je décide de tenter ma chance en prenant la navette « piétons » (gratuite, celle-là) avec mon canot … dans son sac, qui n’est malheureusement pas aussi pratique à trimballer que le génial sac à dos dans lequel loge mon kayak. Me voilà donc partie pour prendre un de ces bus scolaires antédiluviens (mis à la disposition de la SEPAQ pendant les vacances scolaires ?) avec l’énorme sac « type-marin » qui contient mon canot et un sac de plongée dans lequel se trouvent en vrac une gourde de 3 litres d’eau, mon déjeuner, quelques vêtements chauds (au cas où) et bien sûr l’appareil photo, le tout logé dans des sacs ou boîtes plus ou moins étanches. Heureusement, le chauffeur et les autres passagers sont compréhensifs et très sympas (c’est tout un « bins » – vous avez déjà écrit ce mot-là – de progresser entre les rangées de sièges avec cette énorme sac …) et je parviens, déjà bien en sueur, sur une petite plage où je peux « construire » mon canot. Après quelques erreurs (ça n’est après tout que la deuxième fois que je l’assemble) assez vite corrigées, me voilà enfin prête à embarquer …
… mais je réalise vite que mes ennuis ne sont pas terminés : le vent souffle fort, et en rafales, et j’ai toutes les peines du monde à progresser contre vent et courant. Dans des circonstances similaires, en kayak, il me suffit de pagayer le plus efficacement possible et d’ajuster le cap avec les pieds ; mais en canot, je n’ai qu’une seule pelle pour propulser et diriger simultanément et le bateau, dépourvu de dérive, est très difficile à faire avancer dans la direction souhaitée !
J’ai cru un moment que je n’arriverais pas à quitter la plage de départ … mais mes efforts ont finalement été récompensés (à moins que mes coups de pagaie ne soient devenus plus efficaces …) et j’ai fini par « décoller » …
En fait, sur le plan d’eau il y avait plutôt plus de kayaks ; apparemment, le canot n’était préféré que par les campeurs (plus de place pour le transport du matériel) et les familles (le petit dernier était assis au milieu, entre papa et maman). Et des canots solos, il n’y en avait pas d’autre que le mien ! Après une bonne heure d’efforts pour une progression pas franchement efficace (le GPS étant resté dans la voiture, je ne sais pas exactement quelle distance j’ai réussi à parcourir …), j’ai l’estomac dans les talons et je m’octroie une pause-repas-cum-sieste bien méritée …
… puis, le vent ayant des velléités de tourner à 180° (dans les gorges, il ne souffle soit dans un sens, soit dans l’autre …), je décide de ne pas trop tarder à prendre le chemin du retour ! Bien que le Parc soit celui des Hautes-Gorges de la Rivière-Malbaie, le seul point de vue (mais je ne suis pas allée au bout, c’est vrai) qui m’ait un tantinet rappelé des vraies gorges (celles du Verdon, par exemple), est celui-ci :
Quelques efforts encore (courant dans le dos, mais rafales de vent à nouveau dans le pif …) et j’atteins mon point de départ. Reste à démonter / emballer le canot, reprendre la navette en sens inverse, recharger la voiture, refaire les 190 kms en sens inverse …
Je peux vous dire que j’ai encore diablement apprécié le spa en rentrant … et que j’ai même remis ça le lendemain matin car j’avais encore le dos en compote (chose qui ne m’arrive plus en kayak !)