Un choix cornélien !

Entre les deux, il faut choisir …

Oui, parce que je ne vais quand même pas emmener plusieurs versions de chacune de mes oeuvres fétiches – j’ai le même problème avec la Passion selon Saint Matthieu, entre autres – donc il faut que j’en choisisse une. Remarquez, ça pourrait aussi s’appeler la querelle entre les Anciens (la version de Leppard à gauche) et les Modernes (celle de Gardiner à droite), même si c’est justement Gardiner qui fait dans la méthode baroque (j’espère que vous suivez …) Eh bien, au risque de choquer les puristes, je vais préférer mon vieux vinyl, que j’ai repiqué moi-même sur CD, et qui reste ma version préférée depuis plus de vingt ans ; parce que Jessye Norman dans l’air de la mort de Didon, elle me chamboule les tripes à chaque fois. D’ailleurs, je ne sais pas en quelle année cette version a été gravée, mais Leppard utilise déjà un effectif réduit, et son interprétation est tout de même plus lyrique que l’autre. Allez ! Un de plus à mettre en vente sur eBay …

Bis repetita …

Le site musical des Arts Florissants mérite le détour

On prend les mêmes et on recommence : nouvelle soirée hier à la Cité de la Musique avec William Christie, les Arts Florissants et toujours Paul Agnew en soliste. Cette fois-ci, il y avait nettement plus de monde, aussi bien sur la scène (orchestre et choeur au grand complet) que dans la salle ; apparemment, les cantates et autres oeuvres chorales de Charpentier et Purcell intéressent plus les foules que les petits motets (pour soliste accompagné d’une poignée d’instrumentistes) de Couperin et Campra. Je serais mal venue de critiquer car, moi aussi, j’ai nettement préféré le répertoire de cette deuxième soirée, même si tous les solistes n’avaient pas la classe et le brio de Paul Agnew, et si j’ai du me contenter de ma place « réelle » tout en haut, au perchoir. Ceci dit, ça n’était pas désasgréable du tout, car j’étais au-dessus de l’orchestre (j’aurais pu lire la partition des violoncellistes si j’avais amené mes jumelles) et, du coup, je voyais le chef de face, ce qui est plutôt rare lorsque l’on est « dans la salle ». Pour finir, je vous conseille d’aller faire un petit tour sur le site web des Arts Florissants http://www.arts-florissants.com ; je n’ai pas eu le temps de tout explorer mais il m’a paru super bien fait (programme de la saison, discographie et DVD, etc) et entièrement sonorisé avec la musique de l’ensemble. Rien que pour la bande son, il vaut le déplacement.

Les Parisiens ne savent pas ce qu’ils ratent !

Paul, Bill et César Flo à la Cité de la Musique

S’cusez, comme on dit à Girardville ! Je voulais dire : « Paul Agnew, William Christie et son ensemble Les Arts Florissants ». Leur concert d’hier soir n’avait pas fait le plein, ce qui m’ a permis de descendre au premier balcon pour la première partie, puis de profiter de l’entracte pour aller squatter une place au premier rang pour la deuxième partie du concert. Je ne vais pas vous redire une fois de plus tout le bien que je pense de Paul Agnew, mon ténor préféré en musique baroque, française tout particulièrement. C’était toutefois la première fois que je l’entendais en récital (l’unique chanteur pour une représentation complète), et je l’ai trouvé particulièrement en forme ; sa voix paraît encore avoir pris de la profondeur et du velouté, et il est d’une expressivité ! Il est vrai que d’être « aux premières loges » et de pouvoir l’écouter en étant installé à moins de 10 mètres, c’est une expérience qui ne se rate pas. C’est d’ailleurs un vrai plaisir de voir ces artistes se produire ensemble : ils ont l’air d’avoir une telle complicité, un tel bonheur à jouer ensemble (entre chaque morceau, ils ont toujours le sourire aux lèvres, et non pas l’air d’avoir besoin de se parler pour « communier »).

Opéra en Plein Air : « La Traviata »


Le dépliant « Opéra en Plein Air »

Dimanche soir, j’ai quand même pu voir La Traviata au Château de Sceaux. Je vous laisse imaginer l’ambiance dans « la salle », les même spectateurs se retrouvant exactement aux mêmes places que 2 jours plus tôt (« tiens, j’ai l’impression de vous avoir déjà vu quelque part », et autres plaisanteries du même style). Côté distribution, on a été plutôt mieux servi que l’avant-veille, mais peut-être était-ce seulement du aux meilleures conditions météo, ou une amélioration de la sono (cette fois-ci on entendait l’orchestre, ainsi qu’Alfredo lorsqu’il était à la fenêtre du premier étage du château, par contre Germond a failli faire péter les haut-parleurs à sa première réplique !). En voyant les ballets (exclusivement masculins et plutôt suggestifs), je me suis demandée si j’avais tort d’y voir une influence gay, mais la scène finale m’a conforté dans mon impression : des rubans rouges croisés sont subitement apparu aux revers des figurants et sur les bannières suspendues en fond de décor ; je ne savais pas que l’on mourrait déjà du sida au temps d’Alexandre Dumas fils.Pour les amateurs, il y a encore 4 représentations en septembre, au Château de Vaux-le-Vicomte, cette fois : http://www.operaenpleinair.com

Singing in the rain !


Le château de Sceaux en fond de décor

J’ai failli voir La Traviata au Parc de Sceaux hier soir : les organisateurs ont fini par baisser définitivement les bras (et le rideau) à la fin du premier acte, lorsqu’ils ont été convaincus que l’intensité et la durée des averses n’iraient pas en diminuant.
En fait, ça n’est pas le fait de devoir « viser » au travers d’un mur de parapluies (gouttant sur les épaules, genoux, etc. des voisins) qui m’a le plus gênée, mais plutôt le fait de voir une chanteuse au milieu de la scène … et d’entendre le son de sa voix sortant de caissons noirs placés de chaque côté et nettement plus haut ! J’ai cru un bon moment qu’elle chantait en play-back … Je savais que ce genre de chose se faisait sur des scènes telles que Bercy ou le Grand Stade, mais il ne s’agit pas, à mon sens, de spectacles lyriques à proprement parler. Là, je trouve qu’il y a franchement de l’abus à proposer un « opéra en plein air » sans préciser qu’il est amplifié ; que je sache, aux Chorégies d’Orange, Festival d’Aix, de Beaune, etc. qui se déroulent en plein air également, les micros ne servent qu’à enregistrer les artistes aux fins de rediffusion future, et les spectateurs ont droit au « vrai » son acoustique.
Désolée, mais le fait que Violetta porte les « bijoux authentiques portées par Maria Callas lors de la représentation du siècle » ne constituent pas une compensation ; d’ailleurs, compte tenu de la pluie, je n’ai même pas osé sortir les jumelles de leur étui pour voir ces fameux bijoux !
La représentation est reportée à dimanche. A suivre …

Opéra : « La Rondine » au Châtelet


La Rondine au Châtelet

On est certes loin du « grand » Puccini de Tosca ou Turandot, ou même de la légèreté divertissante de La Bohême, mais le spectacle d’hier se laissait surtout … voir : pour une fois, mise en scène, décors et costumes étaient plaisants à regarder, et ne relevaient pas d’une conception intellectuelle totalement absconse dont beaucoup de metteurs en scène ont à coeur de nous gratifier aujourd’hui. Sur le plan vocal, c’était plus mitigé : rien à redire à la très bonne Katie Van Kooten, qui a superbement assuré le remplacement d’Angelina Georghiu ; par contre son partenaire Giuseppe Filianoti manquait complètement de nuances (il chantait tout forte !) et de subtilité (son chant comme son jeu de scène avait du mal à véhiculer une quelconque émotion). Je ne sais pas si il a eu les faveurs du public, car j’ai quitté la salle aussitôt après qu’il ait salué en compagnie de sa partenaire, mais ce n’est certainement sur son seul nom qui je me déplacerai pour un prochain spectacle.

Pygmalion au Théâtre du Châtelet


Le sculpteur amoureux de sa statue

Un superbe « acte de ballet » dirigé par Hervé Niquet et son excellent Concert Spirituel ; la chorégraphie était très belle, et les danseurs habillés de tuniques vaporeuses qui les rendaient encore plus aériens. Les chanteurs étaient également au rendez-vous. Dommage que, conformément à son habitude, le Théâtre du Châtelet se soit refusé à surtitrer les oeuvres chantées en français car, bien évidemment, on n’a pas compris la moitié du texte !
Mais ce que je trouve le plus irritant, c’est que, sous le couvert d’un programme Rameau interprété par un spécialiste de la musique baroque française, on trouve le moyen d’infliger au public une première partie de gymnastique (ah bon ! c’était de la danse ?) sur une bande son (je ne peux pas appeler ça de la musique, d’ailleurs la fosse d’orchestre était vide !) … de Ligeti. Moi, je qualifie ce genre de chose de vente forcée.

France-Musiques toujours …


Le numéro d’Avant-Scène Opéra consacré à Tristan et Isolde

Même si l’on n’est pas un aficionado de Frédéric Lodéon (je peux comprendre), trois heures d’émission sur Tristan et Isolde ça ne se rate pas. Et c’est sur France-Musiques, la tribune des critiques de disques intitulée Le Pavé dans la Mare, dimanche prochain (5 juin) à partir de 15 heures ; pour les vraiment très mordus, l’émission sera enregistrée en public à la Maison de la Radio, jeudi à 19 heures.

La musique, ça conserve !


Le baryton Dietrich Fischer-Dieskau vient de fêter ses 80 ans

Pour la deuxième fois cette année (Cf. http://www.marie-noelle-augendre.com/blog/2005/03/mes-pauvres-oreilles/) France-Musiques célébrait les 80 ans d’un musicien, le baryton allemand Dietrich Fischer-Dieskau, « chanteur du siècle » selon certains. Personnellement, j’ai plus d’affinités avec des barytons plus « typés », tels Thomas Hampson, Bryn Terfel ou Nicolas Rivenq ; avec Fischer-Dieskau, tout est « trop parfait » : j’admire, mais ça ne m’émeut pas beaucoup … Mais ça ne m’a pas empêché de savourer l’émission de François Hudry qui lui était consacrée cet après-midi ; et si vous voulez vous faire votre propre opinion, vous pouvez réécouter l’émission sur http://www.radiofrance.fr/chaines/france-musiques/emissions/discotheque/emission.php?e_id=9 jusqu’à demain 17h, heure de la prochaine émission.

Tous à vos radios !


Maria Callas en Norma

Radio Classique consacre sa soirée lyrique d’aujourd’hui à Maria Callas.
En première partie, l’intégrale de Lucia de Lamermoor (enregistrement dirigé par Tulio Serafin, avec Giuseppe di Stefano et Tito Gobbi) ; en deuxième partie, plein d’airs sublimes enregistrés par la divina.
N’oubliez pas, c’est à partir 20 heures (de toute manière, vous n’aurez pas les résultats du référendum avant 22 heures …)