Il paraît que l’on y revient toujours …

N’ayez crainte, le seul crime que j’ai commis sur le site était le croquis aquarellé (en haut à gauche, sur la 3ème page de croquis) fait en juin dernier, mais le lieu m’avait séduite, et puis, j’avais oublié de faire la moindre photo ! Cette fois-ci, j’ai eu les lieux pour – presque – moi toute seule, ai pu contempler le Prieuré de Saint Jean des Balmes sous toutes ses coutures …

… prendre des photos, faire quelques croquis. Le problème, c’est que le bâtiment est complètement entouré d’arbres, quasiment enclavé dans la forêt, et qu’il est difficile de trouver des points de vue …

… avec un minimum de recul.

Voulant profiter un peu plus de cette superbe journée, j’ai emprunté le sentier ombragé (et un peu frais d’ailleurs) qui part du Prieuré pour aller découvrir la Ferme de Massabiau, elle aussi cernée d’arbres …

Mais le coup d’oeil – et le besoin d’exercice – valait bien cette petite marche.

Histoire de voir les choses sous un autre angle …

Habituellement, lorsque je me rends à Barre des Cévennes, je vois plutôt ce paysage-là. Là, j’ai procédé autrement, laissé la voiture au Col de Faïsses, et pris le GRP pour me rendre à pied à Barre … un trajet déjà fait il y a un peu plus de 3 ans, dans des conditions qui m’ont laissé pas mal de souvenirs (voir les épisodes 1, 2, 3 et 4) … sans grand rapport avec le paysage ! L’occasion donc de redécouvrir ces lieux, à tout juste une vingtaine de minutes de la maison, par une superbe journée printanière (oui, je sais, on n’est encore qu’en janvier ! n’empêche …) Voilà donc le village de Barre des Cévennes, sous sa barre caractéristique que je n’avais pas encore vue sous cet angle, ni avec ce recul…

… un mas isolé (et abandonné ?) au creux du vallon ensoleillé …

… un petit bout de sentier, bien ensoleillé lui aussi …

… et une superbe vue « typique » des montagnes cévenoles, devant laquelle je suis restée à somnoler (même pas le courage de faire un croquis !) pendant une bonne heure et demie ; à l’abri de la légère brise un peu frisquette, c’était tout bonnement paradisiaque !

De la pluie, qu’ils disaient …

Sur le site de Météo France, on ne parlait que de pluie, mais le paysage que j’ai vu de ma fenêtre en me levant ce matin était plutôt blanc …

Et vu que précipitations et températures plutôt basses ont l’air de vouloir se maintenir, j’imagine que les déplacements dans la vallée vont être réduits à l’essentiel pendant quelques jours, d’autant plus que pas mal de choses tournent encore au ralenti cette semaine.
Pour la petite histoire, voilà le temps superbe que j’avais il y a tout juste 48 heures sur le Causse Méjean (je ne vous dis pas où, car c’est mon coin préféré pour la cueillette des mûres …) ; j’ai même fait plusieurs croquis en déjeunant au soleil, puis passé un très long moment à discuter avec un berger qui gardait son troupeau de brebis.

Le Causse n’est pas un endroit recommandé/able lorsqu’il vente ; mais, quelle que soit la saison, on y a le bénéfice du soleil jusqu’à son coucher. Pas comme dans les vallées, où certains coins ne voient pas le soleil de tout l’hiver ! Quel plaisir de pouvoir bénéficier de l’un et de l’autre à volonté : il y a environ 35 km à vol d’oiseau entre le village et l’ouest du Causse Méjean … même si il faut souvent plus d’une heure et demie pour se rendre d’un point à un autre !

Envie de soleil et de grands espaces ?

Selon les cartes de Météo France (c’est par là que ça se passe, à condition de cliquer sur le bouton « Vents »), les vents restaient cantonés à l’est du département, côté Vallée du Rhône (ça ne s’appelle peut-être pas mistral, mais ça y ressemble beaucoup …), l’occasion rêvée pour aller prendre le soleil sur le Causse Méjean. Là-haut, les doigts d’une seule main suffisaient pour énoncer la température mais, au moins, le thermomètre était sorti des valeurs négatives affichées dans les vallées ! Le but avoué était d’aller jeter un coup d’oeil aux chevaux quasi-préhistoriques de Przewalski (vous pouvez prononcer une lettre sur deux, on vous comprendra …), qui s’acclimatent aux dures conditions du Causse avant d’être réintroduits dans leurs steppes mongoles d’origine (Petit aparté : je viens de lire dans l’Almanach que les véhicules et les hommes de la Croisière Jaune s’étaient aussi préparés à la grande aventure sur le terrain caussenard, c’est tout dire !)


Après ça, j’ai continué ma balade sur le Causse, m’arrêtant fréquemment pour faire des croquis (moutons, chevaux, église, tout y est passé), pas franchement réussis d’ailleurs, la température et le manque d’exercice régulier rendant mes doigts pas très habiles … Pour une fois, je voyais l’Aigoual sous sa « face nord », et il était tout de même bien blanc ;

le Mont Lozère aussi d’ailleurs, mais il était beaucoup plus loin, alors vous me croirez sur parole ! Quand même, une jolie vue vers le nord, avec quelques cahots granitiques, ça ne se refuse pas.


L’avantage d’être là-haut, c’est qu’on ne « perd » pas le soleil trop vite (demandez aux habitants de Florac, installés au pied du « mur » !), mais l’allongement démesurée des ombres des arbres (assez rare là-haut, quand même, il faut le préciser) trahit l’avancée de l’après-midi … autant ne pas trop tarder, il y a de la route et elle est plutôt « poudrée » par endroits.

Là, par contre, y en avait quasiment pas !

Cette fois-ci, nous ne cherchions plus des vautours, mais … des baies sauvages en parcourant un sentier botanique sur le Causse Noir. Moi qui espérais découvrir plein de choses comestibles nouvelles, j’en ai été pour mes frais ! Les deux seuls trucs que nous avons trouvé à goûter ont été :

  • les baies du cormier, qui sont hyper-acides, à moins de choisir des fruits très mûrs, pour ne pas dire quasiment blets ! et même comme ça, leur intérêt gustatif reste à prouver … pour moi en tout cas
  • celle de l’alisier, très farineuses et presque fades … mieux vaut les laisser aux oiseaux !

Heureusement, le temps était au grand beau, et j’en ai profité pour « mitrailler » : le paysage typique du causse (comparez avec les photos du Sauveterre, prises le mois dernier) …



… les rochers ruiniformes de Montpellier-le-Vieux (Nîmes-le-Vieux, sur le Causse Méjean, c’était l’autre jour) …


… les Gorges de la Dourbie. Les Gorges du Tarn, elles, commencent plus loin, à partir de Millau ; tout au fond, dans le « V » du milieu, on distingue d’ailleurs la silhouette élégante du viaduc (cliquez sur la photo pour mieux le voir).


Et d’ailleurs, je ne suis même pas restée sur ma faim, car j’avais promis à un couple d’amis de leur apporter un échantillon issu d’une recette sur laquelle je venais de mettre la main ; donc, faute de baies, nous avons dégusté … un brownie absolument fabuleux, dont je vous donnerais la recette – promis, juré, craché – d’ici peu.

Y en avait plein partout !

Mais il a fallu les mériter : lever à 5 heures, et une bonne heure et demi de route afin de rejoindre le petit hameau, à l’autre bout du Causse Méjean, où nous avions rendez-vous. Le temps n’était pas franchement de la partie (gris et brumeux, avec menace de pluie) et j’ai du « bidouiller » un peu les photos pour avoir un peu de contraste et un ciel pas trop blanc … mais le spectacle était au rendez-vous : les Gorges du Tarn, dans leur splendide majesté habituelle …


… quelques rochers particulièrement spectaculaires (cliquez sur la photo, vous la verrez en plus grand) avec la petite silhouette de notre guide qui s’est dévoué pour la photo …

… de nouveau les Gorges …

… et enfin, les vautours, plein de vautours dans les rochers et dans les arbres tout autour de nous. Sans doute en raison du manque de vent, ils étaient au repos, perchés un peu partout ; mais malheureusement juste un peu trop loin pour être vraiment visibles sur les photos. Quoique … sur la photo ci-dessous, quasiment en plein milieu, vous pouvez voir une petite forme allongée sur la corniche : c’en est un.


Et là-haut, tranquillement installé sur le piton qui se détache bien, c’en est un autre. Il y en avait également beaucoup perchés sur les arbres cramponnés le long des parois, quelquefois jusqu’à 3 sur un même arbre ! On les voyait très bien aux jumelles et même souvent à l’oeil nu, mais malheureusement ils sont quasi-invisibles sur les photos.


Un peu plus tard dans la matinée, le soleil s’est décidé à se montrer et, avec le réchauffement de l’air, nous en avons vu quelques-uns planer au-dessus de nos têtes. J’ai bien tenté un petit coup de caméscope, mais en contre-plongée, avec le zoom au maximum, et les branches d’arbres au-dessus qui contrariait la mise au point, je n’ai rien pu obtenir de « potable ». Un peu frustrée quand même, je me suis rattrapée sur quelque chose plus à ma portée : nous avons déjeuné à proximité de quelques ruines cernées de ronces et j’en ai profité pour faire une cueillette-miracle (presque 1,5 kg de mûres en à peine 1/2 heure ! je ne sais plus où stocker les pots de confiture …)

L’occasion ou jamais …

Où aller se balader, dans ce pays où rien n’est plat, lorsque l’on a un bras en écharpe et que l’on marche donc avec un équilibre un peu … restreint. La météo annonce « grand beau » et – pour une fois – pas de vent … direction le Causse Méjean pour aller jeter un coup d’oeil au chaos de Nîmes-le-Vieux …


… ça ressemble effectivement bien à un chaos, mais de là à le comparer à une ville en ruines ?
Avant d’atteindre les dédales de rochers torturés, je tombe sur plein de cardebelles …


(on les appelle aussi carline, mais comme c’est un nom que j’associe à mes sous-vêtements thermiques …), que je n’avais vues jusqu’ici qu’en version séchée, épinglée sur les portes des maisons ; elles sont en effet qualifiées de « baromètre du berger ».

De loin, le causse paraît plat, mais il y toujours quelque côteau ou faux-plat à gravir avant d’atteindre le but, et le soleil tape dur ! Ni ombre, ni le moindre petit souffle pour tempérer son ardeur …


Arrivée à destination, le chemin serpentant à travers les fausses ruines révèle quelques intéressants points de vue …



… bref, une curiosité qui mérite le déplacement. Le Causse Noir, lui, a aussi son … Montpellier-le-Vieux ! C’est déjà un peu plus loin, et ce sera pour une prochaine occasion.

Elle sent bon ma lavande !

Cap sur le Causse de Sauveterre, où le Festival Nature nous conviait à la cueillette de lavande sauvage. Le temps n’était pas trop de la partie …


… de gros nuages gris et même quelques gouttes nous ont accueillis lors de la dernière grimpette qui nous menait du village sur le plateau.


Découverte des étendues typiques du causse, de grandes plaines arides parsemées de cailloux …


… de loin en loin, un arbre est parvenu à échapper suffisamment longtemps à la dent des moutons pour se développer un peu …


… mais il doit alors subir les assauts du climat rigoureux qui prévaut ici : sécheresse, vent et gel se succèdent au fil des saisons.


Mais la lavande, elle, paraît être dans son élément ; tout là-haut, les landes quasiment desséchées se parent de grandes étendues mauves. Il ne nous reste plus qu’à sortir sécateurs ou ciseaux pour passer à l’action. Certains ont fait de beaux bouquets …


… moi, j’ai préféré me concentrer sur la quantité …


… qui s’est transformée en petits sachets qui parfument maintenant les tiroirs de ma commode.

Gorges secrètes

Une fois de plus avec le Festival Nature, que je ne présente plus, je suis allée découvrir non pas les Gorges du Tarn, ni celles de la Jonte, mais celles de la Dourbie, que je ne connaissais pas encore. A la différence des deux autres, celles-ci ne sont accessibles qu’aux marcheurs, ou devrais-je dire aux grimpeurs ? car le sentier qui les longe n’est pas de tout repos, et leur traversée à gué se révèle parfois plutôt acrobatique ! En voici quelques aperçus …





Avouez que le spectacle méritait bien un petit effort !

Un temps à faire péter le short !


Quand il n’y plus assez de neige pour faire de la raquette, il fait carrément … 18° ! l’occasion d’aérer les gambettes et d’aller faire un tour sur les superbes falaises des Gorges de la Jonte. Ce coup-ci, j’avais bien le GPS (Cf. la petite histoire de l’autre jour) qui annonce qu’en 15,5 kms j’ai quand même fait la bagatelle de 620 mètres de dénivelé. Par contre, pour les images … hum … il faudra repasser (sifflotant avec un petit air dégagé …) Quand j’ai voulu prendre le premier cliché, l’appareil m’a répondu « bip, bip, bip, bip » ; un peu agacée (j’avais mis des batteries neuves la veille) j’ai consulté l’écran qui m’annonçait : « carte mémoire absente » ! Dommage pour vous ; c’était – paraît-il – la plus belle balade de France, et même d’Europe !!! Moi, j’ai pu vérifier que les vautours étaient bien là (impressionnant quand ça plane, ces bêtes-là !), que les fameux Vase de Sèvres, de Chine et consors étaient bien là, et que les apics étaient bien vertigineux. Y compris, d’ailleurs sur la microscopique petite route que j’ai pris pour redescendre : dans au moins 4 ou 5 lacets, j’ai bien cru que je n’arriverai pas à tourner sans manoeuvrer. Je comprends sans peine que ladite route soit strictement interdite aux caravanes.