J’ai constaté de visu …

Comme le berger l’avait dit l’autre jour, j’ai pu vérifier que les brebis cherchaient l’ombre en milieu de journée. J’avais moi-même fait une longue pause déjeuner+sieste (le meilleur moment de la randonnée …) à mi-parcours lorsque, en arrivant au col Salidès sous un soleil bien vigoureux, j’ai entendu des sonnailles. J’ai avancé encore un moment, mais je ne voyais pas de troupeau … en fait, les brebis étaient planquées sous les arbres …

… certaines cherchant l’ombre jusque sous le poitrail de la voisine …

… il n’y avait que quelques morfales isolées pour se risquer hors de l’ombre portée des arbres …

Un peu plus loin, je découvre la bergerie avec ses 2 parcs à brebis et les sacs de migon entassés, prêts à être vendus aux maraîchers et autres utilisateurs de ce riche fumier de mouton. Remarquez que le sol du parc de gauche, balayé, est plus clair que celui de droite ; c’est ce dernier dans lequel les brebis ont du passer la nuit précédente, et le migon y sèche au soleil avant d’être récolté.

En quittant la zone centrale du Parc National, je tombe sur ce panneau, que je vous pourrez lire plus facilement en cliquant dessus.

Une autre matinée avec un autre berger

A notre arrivée sur le Mont Lozère, le berger était en train de ramasser le migou (ce fumier sec très prisé des viticulteurs et maraîchers) dans le parc où les brebis avaient passé la nuit d’avant. Et notre guide-moniteur ne s’est pas contenté d’explications pédagogiques, il a aussi mis la main à la pâte …


Ce jour-là, il ne faisait pas bien chaud ; mais même si ça avait été le cas, les brebis auraient été aussi serrées …


… avant de s’ébranler en direction du circuit de pâtures du jour …


… non sans s’être goinfrées au préalable de sel, éparpillé sur des pierres plates par le berger à leur intention …


… puis le troupeau s’est étalé et la grimpette a commencé.


J’aime beaucoup ces paysages de landes granitiques, entrecoupées de forêts, du Mont Lozère …


… mais je choisis généralement des jours sans vent pour venir y randonner, car il y fait vite frais …


… en particulier quand les nuages se mettent de la partie ! Lorsque nous avons laissé le berger en fin de matinée, il commençait même à tomber quelques gouttes ; dans ces moments-là, je suis souvent bien contente de redescendre vers les vallées, où il n’est pas rare d’avoir 5° à 10°C de plus que là-haut !

Ca faisait longtemps …

… que je ne vous avais pas gratifié de quelques images de moutons. La dernière fois, j’avais accompagné un troupeau dans sa dernière étape de transhumance sur le Mont Lozère ; cette fois-ci, il s’agissait de partager la matinée d’un berger dans le secteur de l’Aigoual. Vingt minutes de marche facile nous ont mené à la bergerie, où nous avons trouvé le berger occupé à prodiguer des soins aux bêtes blessées ; elles marchent tous les jours, et la moindre blessure à une patte risque de s’infecter, entraînant boîtements et difficultés à marcher, et l’animal ne se nourrit plus correctement.


Sur les 10 heures, le troupeau s’est mis en route, guidé par le berger et encadré (voir remis au pas) par les chiens …


Notre groupe avait la consigne de rester derrière le troupeau, afin de ne pas effrayer les animaux (un troupeau de plus de 2000 bêtes qui se débande, je n’ose pas imaginer ce que ça peut donner …)


En montant, nous sommes évidemment passé par des endroits dépourvus d’herbe, car les brebis y passent tous les jours pour aller sur l’un ou l’autre des lieux de pâture.


A ces endroits, le troupeau dégage une poussière considérable, mais il ne s’attarde pas …


… préférant lambiner lorsqu’il retrouve de quoi se mettre sous la dent, ou se désaltérer au passage d’un ruisseau.


Sur le coup de midi, nous avons assisté au phénomène curieux annoncé par le berger : il commence à faire bien chaud et les brebis ont satisfait leur première fringale du matin ; sans aucune incitation de l’homme ni des chiens, le troupeau se met en branle par petits groupes et, à la queue-leu-leu, elles remontent se mettre à l’abri de la chaleur sous les arbres cachés derrière le mamelon.

n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir, et voir la file de brebis

Encore heureux qu’elles ne pouvaient plus tourner chèvres !

Notre symopathique agricultrice ne croyait pas si bien en plaisantant avec les enfants avant le départ : « aujourd’hui, j’ai deux troupeaux … » ; en sus de sa douzaine de bestioles à quatre pattes, elle s’apprêtait en effet à emmener un groupe aussi nombreux d’individus bipèdes, parmi lesquels 5 marmousets qui n’ont cessé de houspiller les chèvres pour les faire avancer, alors qu’elles étaient dehors pour se nourrir !



Ce qu’elles ont d’ailleurs fait sans se faire prier : c’est impressionnant de voir ces animaux sans cesse en mouvement (difficile de faire des photos, l’appareil déclenche toujours trop tard …) et broutant tout ce qui leur passe sous le museau (ou qu’elle vont chercher hors du sentier en grimpant sur tout et n’importe quoi) sauf … l’herbe ! Par contre, elles ne rechignent pas sur les feuilles de chêne et autres feuillus, qu’elles vont directement (mais pas très délicatement …) dur l’arbre. Le bouc non plus, d’ailleurs ! Lui, on ne peut pas le rater …


… quand on connaît ses 3 critères distinctifs :

  • il a de grandes cornes, beaucoup plus large que son corps, et si vous ne vous rangez pas assez vite lorsqu’il lui prend la fantaisie de vous dépasser sur le sentier, vous vous retrouverez vite avec des bleus au niveau des hanches-taille-côtelettes (suivant votre taille)
  • c’est lui qui porte la ceinture de chasteté (applaudissez, Mesdames !), une sorte de bouclier de cuir attaché autour de ses épaules, qui constitue un obstacle paraît-il imparable lorsqu’il s’intéresse d’un peu trop près à ses petites copines de chambrée
  • et si vous avez raté les signes visuels, il reste l’olfactif : il pue !


La balade s’est terminé par la traite, qui a absolument captivé les enfants ; plusieurs d’entre eux on goûté au lait (une giclée directe de la mamelle dans la bouche) et l’ont trouvé délicieux, et les plus grands se sont même initiés et ont plus ou moins bien réussi (il faut savoir viser !) à envoyer quelques centilitres dans le seau.

Conclusion : une balade fort intéressante pour petits et grands, organisée (une de plus !) dans le cadre du Festival Nature. Et pour les amateurs, elle a lieu à peu près une fois par mois ; cherchez « Parcours de chèvres » à Montbrun sur le site ou dans la brochure éditée par le Parc.

Des moutons, des moutons, encore des moutons …

Les mouflons, je les avais vus de loin (désolée, pas de photos, car ils étaient trop loin), les chèvres, je ne les avais pas vues du tout (je ne pouvais pas être à la fois au pâturage et chez le notaire ! mais ça n’est que partie remise), mais les moutons, je n’allais pas les rater ! Pour commencer, il a fallu les mériter : quand j’ai pris ce beau lever de soleil, j’étais déjà sur la route depuis un bon quart d’heure …


Evidemment, moi, j’étais à l’heure (et les autres gentils organisateurs et organisés aussi), mais le troupeau, lui, s’est fait un peu attendre …


… mais nous avons tout de suite été dans l’ambiance lorsque les moutons ont franchi la crête en venant à notre rencontre. Je vous laisse les compter …


Après un arrêt petit déjeuner pour les bergers (ils étaient en route depuis 5 heures du mat), il a fallu faire traverser la route à tout ce beau monde, mais ça s’est passé, en fait, assez facilement.


A l’issue d’une matinée de marche au rythme plutôt tranquille du troupeau (3 km/h environ ?), j’ai eu la surprise de retrouver « mon » arbre et « mon » pont, qui m’avaient abrités pendant une averse lorsque j’avais « fait le Stevenson » il y a tout juste … 8 ans ; c’était alors mon premier vrai contact avec les Cévennes, et on voit où ça m’a menée ! J’envisage d’ailleurs de refaire un prochain pélerinage sur les lieux, puisque j’ai commencé à regarder de près le circuit du Tour du Mont Lozère : 125 kms environ, ça devrait se faire en 8 à 10 jours.


Revenons à … nos moutons, qui ont apparemment senti l’écurie (?) et accélèrent le rythme tout à coup en descendant la dernière pente, sur un sentier qui s’est singulièrement rétréci par rapport à la draille bien large que nous avons suivie jusqu’ici …


Prudemment rangés sur le côté, nous les laissons s’engouffrer dans la dernière ligne droite …


… avant le pâturage, où ils ont droit de paître à loisir pendant que l’équipe des bergers prépare le parc pour les trier.


Un à un, ils passent dans le couloir et sont « orientés » (il faut quelquefois récupérer ceux qui passent du mauvais côté en les tirant par une patte arrière !) vers l’enclos qui va bien : ceux à qui on doit retirer pompons et/ou grosse sonnaille de transhumance sont parqués dans le petit enclos, les autres vont directement dans le grand. Ca a l’air assez primitif comme ça, mais le résultat est obtenu assez rapidement …

Reste encore à dénouer tous les pompons, détacher les beaux colliers et regrouper les sonnailles par propriétaire ; ils ne seront ressortis que pour la re-descente, probablement pendant la première quinzaine de septembre.


Alors, vous en avez compté combien ? Moi, on m’a dit qu’il y en avait environ 1.300, mais je n’ai pas vérifié …

PS : mouflons, chèvres, moutons, et tout ce qui s’ensuit, c’est au Festival Nature, organisé par le Parc National des Cévennes