La cueillette du jour

J’aurais eu tort de m’en priver : il n’y avait qu’à tendre la main (et à endurer les épines …) pour en ramasser un bon kilo en une petite demi-heure. Reste à savoir ce que je vais en faire … car je n’ai pas encore consommé tous les pots de la gelée de mûres faite l’an dernier ! Je pense que celles-ci vont filer en direction du congélateur en attendant que je ne décide de leur sort … et peut-être d’être rejointes par les soeurs issues d’une autre cueillette miracle ; sur mon emplacement préféré du Causse, elles n’étaient pas encore mûres l’autre jour, donc si les gelées ne me prennent pas de vitesse …

Pour la petite histoire, j’ai failli rapporter le plat de résistance par la même occasion : en cueillant, j’ai entendu des bruits pas vraiment inquiétants dans le fourré, puis un remue-ménage passablement agité dans les feuilles mortes à moins d’un mètre de moi … je me suis dit qu’il devait s’agir d’un oiseau un peu gros, genre perdrix … jusqu’à ce que je vois un groin émerger du fossé en contrebas. La bestiole elle-même ne m’a pas trop inquiétée – il n’était pas bien gros, ça devait être un de l’année – mais j’ai craint un moment que la mère et les frères et soeurs ne soient pas loin ! En fait, il a eu plus peur que moi … et s’est re-tapi dans son lit de feuilles à 50 centimètres de moi. J’ai continué ma cueillette, tout en tendant l’oreille aux divers bruits qui venaient de sa direction … Non mais ! Je n’allais quand même pas me laisser intimider par un petit bout de sanglier qui avait choisi de nicher juste là où je cueillais mes mûres ! D’accord, il était là avant moi … et alors ?


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