Bienvenue au Canada

Bienvenue au Canada et au Québec

Après un vol sans histoires (nombreuses siestes, entrecoupées de 2 collations et et de quelques pages de lecture), me revoilà de nouveau dans la queue au contrôle des arrivées à Montréal, la cinquième fois en un an ! Mais les conditions sont un peu différentes cette fois-ci : j’explique au douanier que je n’ai pas bien su comment compléter la fiche d’arrivée parce que, cette fois-ci, je ne suis plus touriste mais pas encore estampillée résident permanent (impossible de remplir la case « date de départ du Canada » …) ; bien entendu, il m’envoie illico au Bureau d’Immigration » situé juste derrière lui. Quelques minutes d’attente, et je suis reçue par un charmant monsieur qui contrôle passeport, visa et confirmation de résidence permanente. Le précieux sésame est complété – entre autres – par ma date d’arrivée (« devenue RP le … ») et le montant de « l’argent en mains » (apparemment, le fait que je m’apprête à faire virer des fonds supplémentaires ne l’intéresse pas trop, mais c’est peut-être parce que j’avais une somme respectable en poche), puis je suis invitée à le signer, et à conserver mon exemplaire précieusement afin de toujours pouvoir le présenter en même temps que mon passeport. Il me remet ensuite :

  • un « avis d’adresse » portant le « numéro de client » qui m’a été attribué par CIC (Citoyenneté et Immigration Canada), que je devrais compléter dès que j’aurai une adresse fixe afin de recevoir ma carte de Résident Permanent
  • une grande enveloppe contenant les documents nécessaires pour faire ma demande de NAS (Numéro d’Assurance Sociale)
  • une belle brochure intitulée … (devinez !!!)

Direction suivante : le bureau d’Immigration Québec, de l’autre côté du couloir. Pas du tout d’attente cette fois, et un autre monsieur charmant qui me réclame, cette fois-ci, le CSQ (Certificat de Sélection du Québec), qu’il enregistre et me rend après y avoir apposé manuellement une autre référence (je commence à m’y perdre un peu avec tous ces numéros, et ça n’est pas fini …). Après la remise de plusieurs documents d’informations, d’une belle brochure « Apprendre le Québec » et quelques indications pour m’inscrire auprès de la RAMQ (Régie d’Assurance Maladie du Québec), je prends enfin l’escalator pour descendre à l’étage en-dessous récupérer mes bagages. Au milieu de la grande salle, mes 2 sacs paraissent complètement abandonnés à côté du carrousel. Le temps de les charger sur un chariot, et je prends le couloir en direction de la douane. Un coup d’oeil à ma fiche d’arrivée, sur laquelle l’indication « IMM » a été cerclée par le premier douanier, et la douanière m’invite à passer dans la grande salle sur la gauche, où se déroulent les contrôles de marchandises et autres bagages importés. Malheureusement pour moi, les voyageurs ayant quelque chose à déclarer devaient être bien nombreux ce matin-là, car il reste encore une file d’attente d’une vingtaine de personnes devant moi, chacune d’entre elles représentant un cas bien particulier. Heureusement, le jeune douanier chargé du dispatching est très efficace et, après avoir « routé » tous ceux qui me précédaient vers un de ses collègues, il prend en charge lui-même mon dossier au bout d’une dizaine de minutes d’attente. Constatant que mes listes d’effets importés (il y en a 2, une pour ce qui m’accompagne, l’autre pour ce qui arrivera ultérieurement par bateau) sont toutes prêtes (« Ah, si tout le monde faisait comme vous » me dit-il …), il me libère après une dizaine de minutes consacrées à moult photocopies et coups de tampons. Il m’a, par contre, indiqué que ma présence serait requise pour le dédouanement du reste de mes marchandises ; je vais tenter d’obtenir de plus amples informations sur le sujet, mais j’ai bien l’impression que je ne vais pas couper à un petit voyage « touristique » (7 heures de route dans chaque sens …) à Montréal pour le simple plaisir de répondre aux douaniers que « oui, il n’y bien là que quelques meubles, de la vaisselle et des effets personnels » ! En tout cas, lui n’a absolument rien regardé de ce que j’amenais avec moi, y compris les quelques kilos d’appareils électroniques que je transportais ; il avait la liste complète, valorisée en dollars canadiens, avec les numéros de série de chaque appareil, et n’avait apparemment pas besoin d’autre chose. A suivre …

Enfin le départ …

Le taxi me dépose au terminal 3 de Roissy aux environs de 5h50. L’enregistrement pour le vol de 8h55 pour Montréal a déjà commencé mais les 2 agents ont l’air de s’ennuyer à leur comptoir en attendant les clients. Après contrôle de mon visa et du certificat de résident permanent associé par l’employé posté au début de la (future) file d’attente, j’accède à l’enregistrement proprement dit. La pesée de mes 2 gros sacs confirme mes craintes : 37 kgs de bagage à faire enregistrer pour un total autorisé de … 20 kgs ! Reste encore le barda admissible en cabine : la sacoche contenant l’ordinateur portable est admise sans discussion : elle n’a pas droit à un regard et n’est même pas pesée (si j’avais su, j’y aurais mis quelques bouquins et documents supplémentaires …) ; quant au sac à dos, qui dépasse de quelques centaines de grammes le poids limite de 10 kgs, j’en extrait promptement mon poncho en polaire, que je qualifie de couverture pour le voyage, et ça passe comme une lettre à La Poste. Je suis ensuite envoyée vers la caisse, pour régler le montant du supplément de bagage, soit 76,50 euros (quand même !) avant d’être autorisée récupérer mon passeport et ma carte d’embarquement. Etape suivante : les contrôles de sécurité. Toujours pas un client au poste frontière, à tel point que les deux agents désoeuvrés tendent simultanément la main vers mon passeport … Au contrôle de sécurité, juste un monsieur en train de déposer ses affaires sur le tapis roulant au moment où je commence à tomber la veste et vider mes poches. Un peu inquiète sur ce que les agents vont penser des trombones (armes potentiellement redoutables, n’est-ce-pas ?) qui tiennent les liasses de dollars canadiens planqués dans ma poche intérieure, j’explique à l’agent de sécurité de quoi il retourne, et lui demande de procéder discrètement si il souhaite investiguer le contenu de mes poches. Mais ça n’est apparemment pas le jour … aucun élément de mon arsenal (outre les fameux trombones, il a là l’ordinateur portable avec tablette graphique, clavier numérique, disque dur externe et clé USB, l’appareil photo, les jumelles numériques, le GPS, le lecteur MP3, etc. ainsi que le pied d’appareil photo et la lampe frontale qui avaient attiré la curiosité lors de précédents voyages !) n’a eu le droit au moindre petit commentaire. Donc tout juste vingt minutes après être arrivée à l’aérogare, je suis déjà fin prête à embarquer … et il reste encore 2h45 avant l’heure du décollage. Les derniers jours ont été frénétiques, la nuit fort courte, les nombreux sièges de la salle d’embarquement seulement occupés par quelques personnes allongées … Après un rapide grignotage à l’unique café-vente-à-emporter, je m’empresse de réquisitionner 3 fauteuils adjacents et choisis la position horizontale pour attendre confortablement l’heure du départ. A suivre …

Il ne me reste que ce bout de papier …

La lettre de voiture laissée par les déménageurs

… et les 3 sacs (2 en soute et un bagage de cabine) que je prends dans l’avion avec moi. Tout le reste a été consciencieusement emballé et « embarqué » par l’équipe très efficace de Galliéni : en 3 heures, tout était chargé dans le camion et il ne me restait plus qu’à signer la lettre de voiture (et un petit chèque, quand même). L’appartement a semblé soudainement très vide, et il ne me restait plus qu’à attaquer l’opération grand nettoyage en prévision de la remise des clés aux acquéreurs.

Dernière formalité avant le départ …

… la réexpédition du courrier

Ca n’est pas parce que je n’ai pas encore d’adresse au Québec que mon courrier doit rester « en rade » dans la boîte aux lettres de l’appartement … qui n’est d’ailleurs plus « mien » depuis déjà 48 heures ! Demander à La Poste de réexpédier le courrier vers une adresse inconnue n’est heureusement pas la quadrature du cercle, grâce à Ubidoca. Cette société propose en effet la numérisation de tout ou partie du courrier reçu, sa mise à disposition sur internet dans un espace de stockage dédié, et la réexpédition mensuelle des originaux vers le destinataire à une adresse qui peut être modifiée aussi fréquemment que nécessaire. L’idéal lorsque l’on n’a pas encore d’adresse fixe, et que l’on risque ensuite d’en changer à plusieurs reprises en l’espace de quelques semaines. Et ils offrent même une possibilité de tester gratuitement le service (la mise en ligne des 10 premiers documents est gracieusement offerte à la condition de fournir une enveloppe timbrée pour le renvoi des originaux).

Et ils me l’ont rendu avec une belle image dedans !

Visa valable jusqu’au 9/11/2006, mais je ne vais pas traîner …

35,5 x 25,5 cm et 3 exemplaires pour la Confirmation de Résidence PermanenteComme je connaissais maintenant la durée du trajet maison – Ambassade (voir l’épisode du matin), je suis arrivée juste 5 minutes avant les 14h30 indiquées par la convocation pour trouver … une loooonnnngue file d’attente devant la porte. Mais cette fois-ci, il faisait soleil, alors j’ai sorti un bouquin, me suis assise sur le muret en face de la porte et me suis plongée dans ma lecture en attendant que la file diminue. Ca a quand même pris un certain temps car au fur à mesure que les gens rentraient, il y en avait d’autres qui arrivaient … Après avoir bien progressé dans ma lecture, je me suis décidé à rejoindre la queue quand il n’y a plus eu qu’une quinzaine de personnes … et j’ai continué à bouquiner jusqu’à franchir la porte, aux alentours de 15h55 quand même. Re-contrôles de sécurité et dépôt du portable en consignation. Puis, il faut monter au premier étage, dans une sorte de salle d’attente pleine de chaises (en plastique ordinaire celle-là), mais d’attente il n’y en a pas : la dame derrière le guichet appelle la prochaine personne, et c’est moi ! Je dois signer le laissez-passer et le remettre avec une pièce d’identité ; en échange, je reçois une graaaannnde enveloppe avec consigne de bien tout contrôler avant de partir, et de ne surtout pas signer le document maintenant. C’est là que les chaises deviennent utiles … l’enveloppe contient le passeport avec une nouvelle image collée à la page 15, un gigantesque « drap de lit » plein de codes complètement barbares … et encore une notice d’instruction (on ne peut pas dire qu’ils lésinent sur la chose : à chaque étape de la procédure on a systématiquement droit à une note de plusieurs pages). Je m’attelle à la vérification des informations accessibles au commun des mortels : nom, prénom, toutes les dates, numéro de passeport. Tiens, ils ont « tromboné » une des photos à l’intérieur du passeport (les photos spéciales où on a la grosse tête), pourquoi ils m’en ont demandé deux si ils n’en avaient besoin que d’une ? Tout à l’air bon, je récupère mon portable au poste de sécurité avant de repasser la porte. Il est … exactement 16h10 et mon passeport a une belle image marquée « IMMIGRANT ».

Ils m’ont pris mon passeport …

… et ils m’ont donné un laissez-passer pour revenir le chercher

Grand jour, hier : le retrait du visa à l’Ambassade. Bien au fait de la théorie des files d’attente selon laquelle … ladite file sur le trottoir ne commence à diminuer que lorsque les personnes qui la compose commencent à rentrer, j’avais prévu d’arriver juste après 9 heures. Le stress, et la ponctualité (légendaire !) de la RATP en ont décidé autrement, et je suis arrivée … à 8h30. Pas un chat (ni un humain) devant la porte, mais un agent de sécurité qui m’a poliment expliqué que non, il n’était pas possible d’attendre à l’abri à l’intérieur. Comme il tombait des cordes (signe du destin ? j’avais eu exactement le même temps pourri le jour de la visite médicale le 9 novembre), je suis allée prendre un chocolat chaud dans un bistrot un peu plus loin, rue de Marignan, saluant au passage la clinique dans laquelle tout a commencé pour moi (j’y suis née il y a un peu plus de … 48 ans quand même !). Retour vers l’avenue Montaigne, j’arrive à 9h tapantes, au moment où la file d’une quinzaine de personnes s’ébranle pour commencer à rentrer. Las ! les locaux sont tout petits, et il faut passer un par un au contrôle de sécurité (type aéroport, et en plus on doit laisser en consigne tous téléphones portables et autres appareils électroniques – baladeur MP3 ou autre, PDA, etc.) ; les 5 ou 6 premières personnes accèdent au hall d’entrée, les suivantes sont priées de bien vouloir continuer à attendre dehors … et il pleut toujours bien.Les contrôles de sécurité, c’est un peu long, mais le traitement de chaque dossier au guichet l’est encore plus. Du coup la file se reforme dans le petit salon – pas beaucoup de places assises, mais canapé en cuir très confortable – devant l’unique guichet du rez-de-chaussée. Rien à redire sur l’efficacité – ni l’amabilité d’ailleurs – de l’employé qui récupère passeport, photos, déclaration et vérifie que le tout est bien en règle. Il se dirige ensuite vers les étagères de dossiers suspendus (il y en a quand même 2 panneaux remplis du sol au plafond !), extrait la bonne chemise, y ajoute les pièces que je viens de déposer et me donne en échange le laissez-passer numéroté (cf. photo) qui me permettra de revenir à 14h30. Mon dossier va enrichir la petite pile en attente de traitement sur le bureau de sa collègue. Ici, on travaille en flux tendus : le tout n’a duré que quelques minutes. Mais moi, je venais pour mon propre compte, et je pars sans « accompagnant » ; il y avait devant moi un monsieur qui venait pour 3 dossiers différents (pour des amis, a-t-il dit !) comprenant chacun plusieurs personnes, et ça lui a pris nettement plus de temps. J’ai quitté les lieux vers 10h15, beaucoup plus tôt que ce que j’avais imaginé …

J’ai failli en rester sur le c…

Rien de prévu lorsqu’on quitte la France !

… sans compter que je n’étais vraiment pas contente de m’être déplacée pour rien ! Ca m’apprendra à vouloir être toujours « réglo » … Je suis allée aux ASSEDIC ce matin, pour signaler que je quittais la France et demander la suspension de mes droits, et je me suis entendue répondre … que je n’avais absolument rien à déclarer, que les versements s’arrêteraient automatiquement dès que je cesserai de compléter la situation de fin de mois et que, de toute manière, les droits résiduels me restaient acquis pendant 3 ans. Voulant être honnête jusqu’au bout, j’ai demandé comment faire si l’on partait en cours de mois ? Apparemment, ça n’était pas le problème de mon interlocutrice qui m’a répété que « les versements s’arrêteraient … », et n’en a même pas démordu lorsque je lui ai fait remarquer que, via internet, je pouvais continuer à faire une déclaration de situation mensuelle tout en étant à l’autre bout du monde ! Sachant que ma date de départ est le 27 février, à ma place vous feriez quoi ?

  1. vous ne déclareriez pas la situation de fin février … pour faire un cadeau de 26 jours d’indemnités aux ASSEDIC (cadeau pour cadeau, celui-ci est 100% déductible des revenus, si vous avez correctement suivi, et sans même avoir besoin d’être déclaré !)
  2. vous déclareriez normalement le mois de février … et vous vous mettriez 2 jours supplémentaire d’indemnités dans la poche (mais vous n’oubliez pas de les déclarer dans vos revenus, hein ?)
  3. vous bottez en touche : alors là, on est pas copains !

Bon, c’est pas tout ça, mais il faut encore que j’aille tenir au courant ma « conseillère » à l’APEC, car elle m’avait bien recommandé de faire le nécessaire auprès des ASSEDIC … et de l’ANPE aussi (on en sait jamais …) sinon, elle, elle ne va pas me radier de son fichier !

Ils m’ont fait courir !

Le formulaire SE-401-Q-09 bis

Je vous jure que je n’ai pas inventé son nom ! C’est le formulaire qu’il me fallait obtenir de la Sécurité Sociale, de manière à pouvoir bénéficier de la couverture santé dès mon arrivée au Québec, sans subir un délai de carence de 3 mois. Toutes les infos que j’ai pu lire disaient qu’il était à retirer dans son centre local de sécurité sociale ; eh bien, pour les Parisiens, ça n’est pas vrai ! Donc après avoir fait la queue à mon centre – rue des Archives – on m’a renvoyé à la Direction des Relations Internationales, rue de Bercy. Et même là-bas, la petite dame de l’accueil (fort sympathique au demeurant) m’a « routée » vers le mauvais bureau, j’ai donc du refaire la queue encore une fois pour accéder enfin au Service Juridique. Une fois là, je suis tombée sur une personne qui connaissait parfaitement le sujet, a immédiatement sorti du tiroir de son bureau deux exemplaires de formulaire et une feuille de carbone (je ne savais même pas que ça existait encore, ce machin-là) et s’est empressée de remplir les quelques lignes à compléter. Seul justificatif à fournir, la carte Vitale qu’il me faudra renvoyer par courrier avant mon départ.

Et en rentrant de randonnée, dans la boîte aux lettres, j’ai trouvé …

La fameuse BRUNE, enfin !

La grande enveloppe contient les instructions pour récupérer le visa tant convoité, les caractéristiques des photos à fournir (deux de plus, et dans un format différent des précédentes ; ils font vraiment la fortune des photographes !), une déclaration à compléter et envoyer ou déposer en même temps que le passeport, et un laissez-passer spécial « Visas de résident permanent » permettant d’aller déposer, puis retirer le passeport. Les visas ne peuvent être retirés que les mercredi et jeudi, je vais donc aller faire un petit tour chez le coiffeur en début de semaine, avant d’aller me faire tirer une fois de plus le portrait avec, cette fois-ci, une taille de tête mesurant entre 31 mm et 36 mm ! car Les photos qui ne se conformeront pas à ces caractéristiques ne seront pas acceptées