L’erreur fatale …

Interrompre une aquarelle un soir pour la reprendre le lendemain, ça n’est vraiment pas une solution ! Il n’y a qu’à regarder les différences de couleurs et de transparence entre mes carottes pour s’en convaincre … Mais les conséquences de l’erreur ne se sont pas arrêtées là !


Quand j’ai eu terminé l’aquarelle et voulu faire cuire la potée, je suis tombée …. en panne de gaz. Et un dimanche, évidemment, pas question de trouver une bouteille neuve !

Il ne manquait que le lait …

… pour faire des crêpes ! Mais l’objectif du jour était plutôt de peindre des oeufs, avec quelques petites choses autour …

Je commence à ne pas être trop mécontente de mes derniers essais picturaux, couleurs et ombres en particulier, mais il y a manifestement encore pas mal de boulot en perspective pour ce qui est du rendu … des perspectives justement ! Particulièrement pour ce qui concerne les formes arrondies, et ce n’est généralement pas ça qui manque dans les natures mortes : assiette, cruche, saladier, etc. tout est bon pour me mettre en difficulté !

On reste dans le culinaire …

Il va peut-être falloir que je me trouve d’autres ingrédients pour les natures mortes, car je n’arrive pas forcément à consommer aussi vite que je peins !

Pour la petite histoire, le fenouil et l’oignon ont fini dans un succulent tajine d’agneau aux dattes, qui reste une de mes recettes préférées (j’en ai d’ailleurs déshydraté 2 portions en prévision de randonnées prochaines …), mais poivrons et citron sont maintenant réduits à l’état de poudre ou flocons, stockés sous vide dans des bocaux de verre en attendant de futurs expériences culinaires.

Les expériences se poursuivent …

… mais ne se ressemblent pas forcément : l’autre jour, j’avais travaillé sans grande conviction, pas du tout satisfaite de ce qui apparaissait sur ma feuille jusqu’à ce que la mise en place du fond donne corps et vie à l’ensemble. Cette fois-ci, j’étais au contraire tout à fait contente de l’ensemble pot – bougie – bananes (mais pas trop du petit coffret de bois), mais quand j’ai coloré la « nappe » de présentation (en fait, c’est un sac à viande en polaire), patatras ! il a complètement « éteint » tous mes jaunes ! J’ai rebarbouillé avec un jus de cobalt un peu grisé pour éteindre ce rouge trop pétant (c’est pas pour rien qu’il s’appelle alizarine cramoisie !) et cherché une couleur de fond qui s’harmonise un peu avec tout ça …


Petit à petit, le métier rentre, mais qui a donc osé prétendre que la peinture à l’eau était plus facile que la peinture à l’huile ?


… mais ce qui commence à m’inquiéter, c’est que je parcours désormais les étals de fruits et légumes en pensant à ce que je pourrais bien peindre … plutôt qu’à ce que je vais manger ! Vivement le printemps, que je puisse retourner peindre en pleine nature …

Je vais enfin pouvoir les manger !

Après avoir passé près de 3 jours à servir de modèles, le temps de quelques croquis préliminaires avant de passer aux choses dites sérieuses, clémentines et dattes vont retrouver leur fonction habituelle de « consommables ».


Il en reste ça …


… qui est, certes, loin d’être parfait ; mais je considère le résultat final comme suffisamment honorable (et digne d’être publié ici …) compte tenu des affres par lesquelles je suis passées, et qui ont failli me conduire, à plusieurs reprises, à déchirer la feuille sans autre forme de procès. Heureusement, l’utilisation d’un bloc contrecollé limite de facto les gestes impulsifs irrémédiables : il faut commencer par détacher la feuille du bloc avant de pouvoir la mettre en miettes ! Qui a dit qu’une aquarelle n’était pas terminée tant qu’on n’avait pas posé les pinceaux ? Là, je vois un truc que j’aimerais bien retoucher mais j’ai justement nettoyé la palette à grande eau ce matin ! impossible désormais de retrouver mes mélanges … tant pis, j’essaierai de faire mieux la prochaine fois.