Mont-Lozère, le retour …


Cette fois-ci (pour ceux qui auraient raté l’épisode précédent, c’est par là …), je suis revenue équipée d’une paire de raquettes flambant neuves et de bâtons tout aussi neufs (la vieille paire que j’utilise en randonnée depuis pas mal d’année était franchement branlante et manquait de « rondelles » pour la neige) pour parcourir le domaine dit nordique du Mont-Lozère.


Le temps n’était malheureusement pas aussi accueillant que 72 heures plus tôt (j’ai d’ailleurs fait une partie de la route tous feux de brouillard allumés), et l’atmosphère était assez franchement nuageuse. Je me suis engagée le long d’une des pistes de ski de fond, en prenant bien garde de ne pas abîmer les traces préparées pour les fondeurs. Du coup, j’ai du faire ma propre trace dans une neige qui avait commencé à s’alourdir (le temps s’était pas mal radouci) mais gardait tout de même une bonne épaisseur … j’avais oublié à quel point ça pouvait être physique, surtout lorsque l’on marche d’un bon pas !


Au hasard de quelques bifurcations, j’ai fini par arriver à un cul-de-sac et, plutôt que de faire demi-tour et revenir sur mes pas, j’ai préféré continuer mon trajet en boucle en m’aventurant hors-piste. Ma progression s’est faite plus lente, d’autant plus que les arbres étaient parfois assez resserrés et qu’il me fallait fréquemment chercher mon passage entre les branches basses. Après un temps … certain, j’ai quand même eu l’idée de contrôler ma direction générale, histoire de vérifier que je n’étais pas en train de tourner en rond. Aussitôt extraite du sac, la boussole a livré son verdict : alors que je croyais me diriger, grosso-modo, vers le nord-est, j’étais en fait en train de me diriger … plein ouest ! Il était un peu tard pour regretter d’avoir laissé le GPS à la maison (je pensais suivre tranquillement les pistes …), j’ai donc gardé la boussole autour du cou et contrôlé fréquemment la direction générale de ma progression.


Après un autre temps certain, j’ai fini par tomber sur ce qui ressemblait à un sentier et, un peu plus loin, un panneau DFCI : j’étais donc sur un chemin répertorié, si ce n’est balisé. Am-stram-gram … je l’emprunte dans la direction qui me paraît la bonne la moins mauvaise …


… et un ou deux embranchements et pas mal de temps certains plus tard, finis par atteindre par atteindre un panneau indiquant : « Col de Finiels – 2,5 kms » … dans la direction d’où je viens ! Et mmmee … ! Histoire de confirmer mon infortune, je pousse quelques 30 mètres plus loin pour consulter le panneau suivant … qui confirme « Chalet Mont-Lozère – 3 kms » si je persiste dans la même direction. Entre retrouver la voiture et me payer un chocolat chaud, je n’hésite pas trop : d’ailleurs, les sous sont restés dans la voiture et je trimballe un thermos de thé chaud avec moi ; ce sera donc demi-tour (face au vent, brrr, je me dépêche de remettre mon bonnet et fermer toutes les écoutilles), et d’un bon pas pour tâcher d’y être dans 3/4 d’heure environ. Ca fait pas loin de 2 heures et demi que je marche d’un pas soutenu sans absorber autre chose que quelques gorgées de flotte à la pipette ; je commence à avoir mal un peu partout, y compris aux épaules (le travail des bâtons soulage les jambes, mais c’est le haut du corps qui trinque) et aux pieds (je ne vais quand même pas me faire des ampoules à raquettes !) et m’accorde une mini-pause, debout, pour avaler quelques dattes. Le parking, enfin ! Je choisis un petit groupe d’arbres un peu à l’écart (c’est pas la très grande foule, mais j’aime ma tranquillité) et à l’abri du vent pour m’installer confortablement et savourer un déjeuner bien mérité arrosé de thé chaud. Il est 14h30 bien sonnées, et pour une remise … en raquettes, je n’ai pas l’impression d’avoir raté ma sortie !